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Journal 11 - du 19 décembre 2006 au 9 février 2007

Australie

Australie - 2'001km

Tracé rouge           = vélo

Tracé violet           = avion

Tracé rose              = bus

Tracé bleu             = bateau

Tracé marron        = pick up 4x4

 

 

 

Le cri du koala  

 

 

Mardi 19 décembre 2006

 

Il y a de l’excitation dans l’air, ce matin. En effet, pour la première fois de ma vie, je vais mettre le pied sur le sol australien.

Pour nous autres de la vieille Europe, cette terre australe a toujours paru loin, si loin de nous qu’elle nous a souvent fait rêver ­; ce désir d’aller au bout du monde, de voir ce qu’il se passe de l’autre côté de la Terre. Ce désir était en moi et est en train de devenir réalité.

 

Je pédale rapidement les 15km qui séparent Kupang de l’aéroport.

C’est toujours avec une certaine inquiétude que je fais le check-in de mon vélo, car les règlements de volume et de poids sont très variables d’une compagnie à l’autre. Cette fois-ci, je m’en sors avec une surtaxe de USD 50 pour une surcharge de 25kg. Pas trop le choix ! Il faut allonger.

 

En à peine deux heures et demie de vol, je passe de l’Asie à l’Océanie. Les pneus du Fokker crissent sur la piste d’atterrissage et la trentaine de passagers applaudit aussitôt avec enthousiasme l’arrivée sur sol australien. Nous y sommes ! Ou presque...

 

Je passe l’immigration après avoir été interrogé par trois fonctionnaires séparément sur le pourquoi/comment de ma venue dans ce pays. Ces personnes, tout en étant extrêmement accueillantes, prennent leur travail très au sérieux.

Me voici maintenant arrivé à la douane. Autant je n’ai jamais été traité aussi cordialement par des employés d’aéroport, autant je n’ai jamais subi de contrôles aussi rigoureux. Mes bagages sont ouverts par des agents gantés ; chaque boîte de médicaments est inspectée, la composition de mes biscuits indonésiens est contrôlée, mon vélo est amené dans une salle de bain pour y être désinfecté et débarrassé ainsi d’éventuelles larves ou autres oeufs ramassés sur les routes asiatiques. Une heure plus tard, me voici libre !

 

Je suis en train de remonter ma bécane dans le hall d’entrée quand Voss et Jan viennent à ma rencontre.

Voss et Jan sont des Allemands qui voyagent depuis près d’un an. Eux, non plus, n’ont pas été épargnés par les contrôles douaniers. Jan a même eu droit à une analyse sanguine pour un dépistage d’héroïne !

Ces deux potes font partie de la confrérie des Compagnons charpentiers allemands. Cette confrérie est jointe pour une durée de 3 ans, où les adeptes s’interdisent de se retrouver dans un périmètre de moins de 50km de chez eux. Durant cette période, ces artisans charpentiers portent l’uniforme de la confrérie, composé d’une chemise blanche, de pantalons noirs à pattes d’éléphant, d’un gilet et d’un chapeau noirs. Leur baluchon ne pèse que quelques petits kilos et ne contient que le strict nécessaire. Ils sont censés varier et approfondir leurs connaissances en travaillant dans divers pays étrangers. C’est ainsi que Voss et Jan ont débarqué à Darwin après n’avoir dépensé que 500 euros (visas compris) depuis leur départ d’Allemagne. Avec un budget de 5 euros par jour, ils ne pensent même pas aux guesthouses. Ils sont venus d’Allemagne en auto-stop et dorment le plus souvent dehors, quand ils ne sont pas invités.

Le courant passe rapidement entre nous et Voss me propose de fêter notre arrivée en Australie en faisant péter une canette (ou deux ?) dès notre arrivée en ville, qui se trouve à une quinzaine de kilomètres de l’aéroport. On se donne rendez-vous sur Mitchell Street – le quartier routard – car moi, je suis à vélo et eux... en stop ! Insolite, non ?

 

19.12.2006 - En direction du centre-ville. Darwin.

 

Je viens d’épuiser mon 6e kilomètre quand je suis dépassé par un véhicule avec les deux confrères à bord. Le chauffeur du 4x4 – un Top Ender, comme on les appelle au nord de l’Australie – très sympa, s’arrête à ma hauteur et insiste pour que je mette mon vélo dans son coffre et vienne avec eux. En deux temps trois mouvements, mon biclou et mes bagages sont chargés dans le truck. Il nous dépose sur Mitchell Street après avoir donné quelques précieux tuyaux à Voss et Jan sur des opportunités de travail à Darwin.

 

Nous trois, qui venons de passer plusieurs mois en Asie du sud-est, sommes un peu secoués psychologiquement par les énormes différences entre ces deux continents. Hier encore, nous ne faisions pas dix mètres dans la rue sans que quelqu’un nous salue par un « Hello Mister ! » et nous étions constamment dévisagés. Nous nous accordons tous trois pour dire que nous ne sommes pas mécontents de retrouver un peu de calme et d’anonymat.

 

Notre première mission est de changer nos derniers billets indonésiens. On se rend donc au casino de Darwin qui est situé non loin du centre.

 

19.12.2006 - Avec Voss et Jan devant le casino de Darwin.

 

Là, le portier ordonne à Jan d’enlever son chapeau, sinon il lui interdit d’entrer dans l’établissement. Jan refuse d’abord, car c’est une offense pour lui ; ce chapeau est symbole de liberté et n’est enlevé que très rarement dans les lieux publics. Mais devant la fermeté de l’employé, Jan est forcé de se résigner s’il veut encaisser quelques dollars australiens. Choc culturel du retour au pays « civilisé » !

 

Quelques dizaines de dollars en poche, nous voici prêts à faire sauter les capsules. Chacun avec une canette de bière à la main, assis devant l’épicerie du coin, nous sommes prêts à célébrer. J’ai beaucoup de plaisir à discuter avec ces deux potes. On se comprend bien et on s’apprécie. Nos aventures respectives ont certaines similarités ; principalement celle que nous soyons tous trois engagés auprès d’une tendre moitié. Leur voyage était censé durer trois ans et ils étaient supposés rester séparés de leurs copines durant cette période, mais la rupture fut difficile et ils ont chacun déjà revu leur amie une fois. Tous deux m’ont aussi avoué qu’ils étaient prêts à briser les règles de la confrérie et tout arrêter si leur amie le leur demandait.

Sur tous ces aspects, notre histoire est identique.

 

Quelques canettes plus tard, la fatigue commence à se faire sentir.

 

La bonne ambiance règne :-)

 

Vers minuit nous décidons d’aller dormir. Je passe la nuit à la belle étoile en leur compagnie, dans un petit parc proche du quartier routard.    

 

 

Mercredi 20 décembre 2006

 

Les « mossies » (moustiques) - comme on les appelle ici – m’ont tourné autour toute la nuit. Je n’ai certainement pas été à leur goût, car ils ne m’ont rien volé. Pas l’ombre d’une goutte ! J’ai constaté, cette nuit, qu’il y a plus ennuyeux que le moustique. Oui, en Australie, l’Envahisseur c’est la mouche ! Elle rôde partout et est beaucoup plus culottée et moins trouillarde que nos timides mouches européennes. Un petit groupe de noiraudes est venu déguster ma face déjà bien avant l’aube.

Vers 7h, je plie bagages et dis adieu à mes camarades qui, eux, ont encore les volets bien fermés.

 

20.12.2006 - Les petits nains frappent encore, à l'heure du réveil.

 

Je ne peux pas me permettre de trop zoner, car un gros travail m’attend : la mise à jour du site !

 

Pour ce qui est de la guesthouse, je n’ai que l’embarras du choix. ; les pensions foisonnent sur Mitchell Street et je suis en basse saison. Mon choix se porte, un peu par hasard, sur Melaleuca On Mitchell ; le dernier arrivé sur la scène des backpackers. Ne vous attendez pas à un accueil chaleureux en venant ici ! Si je vous dis que ce monstre ne compte pas moins de 450 lits, vous comprenez peut-être mieux pourquoi l’ambiance n’y est pas des plus familiales... Les employés, en sous-effectif, n’ont pas trop l’envie de sourire et encore moins d’être serviables. On fait avec...

 

 

Jeudi 21 décembre 2006 – Mardi 2 janvier 2007

 

Il y a encore deux jours, je me trouvais trop richement vêtu par rapport au peuple indonésien. Je constate rapidement qu’ici, à Darwin, je passe un peu pour le « clodo » de service avec mes pantalons de pêcheur thaïlandais et mes sandales défraîchies. Néanmoins, je ne suis pas le seul clochard dans cette ville. Des vrais sans-abri, il y en a à tous les coins de rue, à Darwin. L’écrasante majorité de ceux-ci est d’origine aborigène. Ils sont généralement sous l’emprise de l’alcool et réclament volontiers quelques pièces.

Mais ça peut aller plus loin que la pièce.

L’autre jour, j’étais chez « Salvatore » - un petit restaurant italien climatisé – assis en train de lire les nouvelles du jour, quand un inconnu que je n’avais pas vu arriver vint s’asseoir à ma table, en face de moi, et, sans me dire un mot, termina le plat de pâtes que j’avais mis temporairement de côté.

Un autre jour encore : Dans le Food Center du centre commercial Galleria, je pose mon assiette de spaghettis sur une table pour aller chercher un jus de fruits. Trois minutes plus tard, pendant que la jeune fille presse les fruits, je jette un coup d’oeil à ma table. Et que vois-je ? Un individu  assis devant mon plat de pâtes, les services en main, prêt à se caler les joues.

Voici pour vous donner une idée du genre de personnages qui rôdent par ici.

 

Sur les 15 jours passés à Darwin, 10 auront été entièrement dédiés à la mise à jour du site. Quel boulot !

 

 

Mercredi 3 janvier 2007

 

Me revoici enfin sur la route ! Je commençais à avoir des fourmis dans les jambes.

 

Je recommence en douceur par une petite étape de 63km.

Dès la sortie de Darwin, la circulation s’allège passablement. En Australie, le casque est obligatoire pour les cyclistes. Ce qui ne m’arrange pas du tout, car le soleil est extrêmement puissant dans ce pays. Les indices UV percent quotidiennement le plafond. Pour vous donner une idée, un indice UV de 0 à 4 est considéré comme « faible » et un indice UV supérieur à 9 se trouve dans la catégorie « extrême » (= moins de 15 minutes pour affecter la santé). En Australie, l’indice s’élève régulièrement à 13, 14, 15 !!!

Alors, après une heure de route, je me dis « Ca suffit ! » Il est temps de contrevenir au règlement. Je troque ainsi mon casque contre mon grand chapeau de paille. Ah ! Je me sens bien mieux.

Une voiture de police me croise quelques minutes plus tard... sans m’arrêter. Pourvu que ça dure !

 

03.01.2007 - Piste cyclable à la sortie de Darwin.

 

J’installe mon campement à Acacia Store après 4 heures de route.

 

03.01.2007 - Chaud ! Acacia Store.

 

La forte chaleur ajoutée à un taux d’humidité avoisinant les 97% me font ruisseler de toutes parts lors du montage de la tente. Je sens que la nuit va être chaude...

 

 

Jeudi 4 janvier 2007

 

Effectivement, la nuit fut très chaude. Si chaude que je n’ai pas pu m’endormir avant 3h du matin, alors que j’étais déjà allongé à 19h. C’est donc un peu vaseux que je plie la tente, au lever du soleil, après avoir ingurgité un porridge de riz. Ca n’est pas aujourd’hui que je vais faire péter le chrono.

 

La route est très calme, ce matin. Ce qui me permet d’être un peu plus décontracté.

Je suis impressionné par les Road Trains que je croise sur Stuart Highway. Le Road Train, voilà encore une spécificité australienne ! C’est un énorme camion tirant plusieurs remorques à la fois. Ce matin, j’en ai croisé un avec pas moins de 5 longues remorques aux fesses !!! On se serait cru dans Mad Max ! Quand j’entends un bourdonnement derrière moi, je sais qu'un de ces monstres est à environ 1km et que je dois me concentrer pour ne pas faire d’écart.

 

J’arrive sans trop de difficultés à Adelaide River après 52 petits kilomètres. A l’entrée du bled (230 habitants), je vois mon premier kangourou... mort au bord de la route.

 

04.01.2007 - Le premier d'une longue série... Adelaide River.

 

Je plante la tente sous un soleil de plomb. Je rêve de faire une sieste. Malheureusement, il est impossible de même rentrer dans la tente sans se liquéfier. Je vais alors m’allonger sur un des bancs du Pub d’à côté et m’assoupis une petite heure. En retournant à mon domicile J je m’aperçois que son volume a diminué. En effet, l’un des emboîtements de l’arceau aluminium a cassé après s’être plié sous la chaleur ardente. Heureusement, le kit contient un petit tube de rechange pour remédier à ce genre de pépin. Cette tente n’est vraisemblablement pas prévue pour les grosses chaleurs. Mais en existe-t-il (inutile ?) ?

 

En fin d’après-midi, je vais boire un verre au Pub. De retour à la tente, à la tombée de la nuit,... CRAC ! Sous mes yeux, le 2e arceau cède ! Nom d’une pipe ! Ma guitoune est en train de me faire un sévère coup de chaleur. Je réussis à bricoler quelque chose pour pouvoir dormir à l’abri. Ouf !

 

Dorénavant, je ne monterai plus ma tente avant le crépuscule.

 

 

Vendredi 5 janvier 2007

 

Encore une nuit dégoulinante pas très reposante !

Les mouches viennent me rendre visite au saut du lit.

 

A la sortie d’Adelaide River, je passe devant une série d’imposantes termitières.

 

05.01.2007 - Impressionnante termitière. Stuart Highway.

 

Plus loin, un kangourou traverse la route devant moi. Boing ! Boing ! Quel animal fascinant ! Les dures conditions de vie ont généré un environnement unique, dans ce pays. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi le kangourou, seul parmi les plus grands mammifères du monde, saute ? Eh bien, il s’avère que sauter est le moyen le plus efficace de se déplacer à des vitesses moyennes. Ceci, parce que l’énergie du saut est stockée dans les tendons des jambes, pendant que les intestins rebondissent comme un piston, vidant et remplissant les poumons sans avoir besoin d’activer les muscles de la poitrine. Quand vous voyagez de longues distances pour trouver maigre nourriture, une telle efficacité est un « must ».

Plus loin, je croise encore deux autres kangourous, ainsi que deux sangliers figés sur l’asphalte. A Darwin, je me demandais pourquoi les véhicules étaient souvent dotés d’énormes pare-buffles. Maintenant, je ne me pose plus la question...

 

Sous mes yeux, un splendide couple de perroquets blanc-rouge prend son envol, alors que j’arrive à sa hauteur.

 

Je fais une pause à Hayes Creek, après une 60e de kilomètres très vallonnés.

Il est midi quand je reprends la route. La chaleur est difficilement soutenable. Tout comme les mouches, d’ailleurs, qui, depuis ma sortie de la tente, ne me lâchent pas la grappe. Il y en a, en permanence, une dizaine sur mon visage ; toutes en train de fourrer leur trompe dans mes narines, mes oreilles, mes yeux et ma bouche, me forçant à garder celle-ci bien fermée sur la route. Je les vois qui se relaient ; lorsque l’une a terminé son gueuleton, elle va se reposer sur la sacoche-guidon, sur un bras, sur mon chapeau, ou sur les verres de mes lunettes et voici l’autre qui prend la relève. Et ne pensez pas qu’en accélérant je vais pouvoir les semer ! Même en descente, à plus de 30km/h, je les vois me tourner autour.

Ces insectes en arrivent à me suivre jusque dans mes rêves. Je me suis effectivement surpris plusieurs fois à balayer devant mon visage avec ma main, en pleine nuit, alors que j’étais barricadé derrière une moustiquaire.  

 

J’arrive péniblement à Pine Creek, les bouteilles vides, après plus de 8h de route.

 

05.01.2007 - Arrivée à Pine Creek.

 

Je vais planter le chapiteau au camping Lazy Lizard. Ce village (470 habitants), légèrement en retrait de la nationale, dégage une ambiance assez décontractée et a gardé quelques traces architecturales de son époque de la ruée vers l’or, il y a une centaine d’années.

 

 

Samedi 6 – Mercredi 10 janvier 2007

 

Cette nuit fut encore plus étouffante que les autres : 31 degrés à 22h !

Cela fait trois jours et trois nuits que je souffre d’une chaleur suffocante ; plus de 40 degrés la journée et plus de 30 degrés la nuit ! Je n’ai pas dû dormir plus de 10 heures en 3 nuits. J’en arrive à un stade où le fait de boire ne suffit plus à maintenir la température de mon corps à 37 degrés. Que faire ? Où aller ?

A vélo, j’ai le choix entre :

le hammam à l’est et l’ouest, où les cyclones et la mousson frappent en ce moment

et

le sauna au centre, où c’est la fournaise.

Je décide alors de quitter rapidement cette région hostile pour aller continuer de pédaler à l’extrême sud de l’Australie. Mes voisins de camping – un couple australien très sympa en voyage depuis 3 ans – me proposent de m’emmener dans leur petit camion Toyota 4x4 des années 70 jusqu’à Katherine, qui se trouve 100km au sud. J’accepte volontiers l’offre. Depuis là-bas, je trouverai un autre moyen de transport. Me voici donc embarqué dans ce rustique truck rouge mat, assis sur l’unique banquette, avec mon vélo et mes bagages bien arrimés dans le coffre et surveillés par leurs deux gros toutous.

 

Une fois à Katherine, je suis déposé devant une agence de voyage. J’y vais de ce pas, après les avoir chaleureusement remerciés. Dix minutes plus tard, je sors de l’agence avec mon billet en main : un aller simple en bus Greyhound jusqu’à Adelaide ! 2'800km plein sud en traversant le « Red Center » !

 

Il est 9h et demie et le départ n’est qu’à 17h. Je suis mort de fatigue. Malheureusement, il fait beaucoup trop chaud pour faire une sieste sous un arbre. Aussi, je choisi d’aller me reposer sérieusement dans une guesthouse du coin. Je débarque, par hasard, chez Coco’s Didj Backpackers ; une petite oasis de fraîcheur et de tranquillité, où le cycliste, son vélo et ses bagages sont accueillis à bras ouverts par le très amical patron. « Cyclists’Rest and Information » est inscrit sur la carte de visite. Il y a effectivement un classeur rempli d’informations et d’anecdotes par les cyclos de passage, dont beaucoup de Japonais. L’endroit est propre et l’ambiance qui y règne y est familiale.

Après une bonne douche et un peu de lessive, je vais me glisser sous les draps pour un gros dodo réparateur.

 

17h. La bicyclette est dans le coffre – roue avant démontée et selle baissée – et je suis installé dans le bus climatisé qui est à moitié vide.

Nous voici lancés sur le Stuart Highway, que nous ne quitterons pas durant 2'500km.

La nuit, nous passons au travers de nombreux feux de brousse allumés par les Aborigènes qui pratiquent le brûlis pour fertiliser les sols.

Nous faisons une halte dans une « Roadhouse » tous les 300km environ.

 

07.01.2007 - Pause à Aileron Roadhouse, au coeur de l'Outback.

 

Plus nous nous approchons du centre du pays, plus l’environnement devient hostile ; les arbres laissent gentiment la place aux buissons, qui eux, disparaissent progressivement pour ne laisser plus qu’une terre rouge et aride.

 

Nous arrivons à Alice Springs après 15h de route. Il en reste encore 21 avant d’arriver à Adelaide.

J’ai une petite heure de libre à Alice Springs, car je dois changer de bus. Cela me laisse le temps d’aller visiter le petit orphelinat pour kangourous qui se trouve juste en face de l’arrêt de bus.

 

07.01.2007 - Trois jeunes kangourous orphelins. Alice Springs.

 

Le responsable, personnage très charismatique, met tout son coeur à me raconter le passé et l’avenir de « ses » bébés. Lorsqu’un véhicule percute un kangourou sur la route, il arrive que le nouveau-né, caché dans la poche marsupiale, soit épargné par le choc et survive à sa mère. Il est donc amené dans cet orphelinat, où il est nourri et soigné jusqu’à l’âge adulte, pour ensuite être progressivement réintroduit dans son milieu naturel.

 

07.01.2007 - Orphelinat pour kangourous. Alice Springs.

 

Et c’est reparti !

Sur la route, de nombreux grands oiseaux charognards s’attaquent à dépecer des cadavres de kangourous.

Au crépuscule, nous passons devant les mines d’opale de Coober Pedy.

 

07.01.2007 - Mines d'opale. Coober Pedy.

 

Nous nous arrêtons, ensuite, dans cette ville particulièrement inhospitalière pour changer de chauffeur. Près de la moitié des habitants de Coober Pedy vit sous terre, afin de se protéger du climat extrême : 50 degrés la journée, 0 degré la nuit ! Les gens viennent des quatre coins du monde - 40 nationalités pour 2'624 habitants – pour tenter de faire fortune ici. C’est aussi dans cette région qu’a été tourné le film Mad Max 3 ; un lieu parfaitement choisi, car il y règne assurément une atmosphère de fin du monde.

 

07.01.2007 - Coucher de soleil dans le "Red Center".

 

Après 2’800km et 36 heures de bus, me voici enfin arrivé à Adelaide !

A la sortie du bus, je constate que le climat a bel et bien changé ; l’air est beaucoup moins humide et la température est agréable (27 degrés). Après avoir passé huit mois sous les tropiques, je ne peux qu’apprécier ce changement de régime.

 

Je passe quatre jours à Adelaide, où je loge à l’accueillante YHA (Auberge de jeunesse).

 

09.01.2007 - YHA (auberge de jeunesse). Adelaide.

 

Cette ville est relativement compacte et c’est donc à pieds que j’ai plaisir à la découvrir. Mon cheval, lui, se repose bien sagement dans son box.

 

09.01.2007 - Adelaide.

 

 

Jeudi 11  janvier 2007

 

Et ça redémarre !

 

Adelaide - Melbourne

 

Je suis sur la selle à 6h30 avec des cuisses ravies de reprendre le travail.

Ma destination aujourd’hui : Kangaroo Island, réputée pour sa vie sauvage abondante.

Après une trentaine de kilomètres, je quitte la banlieue assez plate d’Adelaide. Et que je spectacle commence ! La péninsule Fleurieu est sacrément bosselée. Les 90km suivants qui mènent au port de Cape Jervis ne connaissent pas le plat ; ça n’est qu’une longue succession de collines de 50 à 400 mètres de dénivelé positif chacune. Qui a dit que l’Australie était plate ???!!!

Comme si cela ne suffisait pas, j’encaisse les foudres d’Eole en pleine frimousse, à tel point que suis contraint de pédaler pour avancer, dans certaines descentes.

Le parcours sillonne de vastes régions campagnardes qui me rappellent beaucoup la Californie avec son herbe brune brûlée par le soleil d’été et ses ranchs.

 

11.01.2007 - Direction Kangaroo Island. Péninsule Fleurieu.

 

Après 7 heures de route, je suis pris d’étonnantes crampes d’estomac qui m’obligent à mettre pied à terre. Je vais vite m’allonger sous un arbre pour me détendre. Dix minutes plus tard, les douleurs ont disparu et je peux continuer de pédaler.

 

J’arrive vanné à Cape Jervis à 15h45, après 9h15 de route. Par chance, le ferry est prêt au départ. A peine le temps d’acheter mon ticket et de monter à bord que l’on largue les amarres.

 

Kangaroo Island

Kangaroo Island

 

Après 45 minutes de traversée sur un océan très agité, j’arrive finalement à Kangaroo Island.

 

11.01.2007 - Arrivée à Penneshaw. Kangaroo Island.

 

Je prends le dernier lit disponible du dortoir de la YHA de Penneshaw. Le manager, extrêmement sympathique, me donne un tas d’infos sur l’île.

 

Dans la chambre, mon voisin du dessous (lit à étage) n’est autre que Daniel, de Payerne. Quoi ? Vous ne connaissez pas Daniel de Payerne ??!! Vous manquez quelque chose... Je lie rapidement d’amitié avec ce calme et discret bonhomme. Daniel « souffre », en fait, d’un léger retard mental, qui n’a visiblement pas l’air de le perturber plus que ça. Il a pour habitude de répéter deux-trois (quatre) fois la même phrase. J’adore son look soigné : un débardeur jaune imprimé « AUSTRALIA » bien rangé sous son slip kangourou (c’est la région J), lui-même remonté jusqu’au nombril et presque entièrement masqué par son short bleu ciel Adidas.

En pleine discussion, Daniel a soudainement les narines qui chatouillent. Tout en continuant de me conter ses vacances, il fourre sans gêne son index dans l’orifice droit pour y ressortir une belle gomme jaune qu’il dirige directement dans sa bouche. Il la mastique pendant quelques secondes avant de l’avaler.

Quand quelque chose ne plaît pas à Daniel, il le fait savoir.

Alors que nous sommes en train de discuter dans le salon commun, une cliente vient mettre la vidéo « Meet the Parents » et commence à visionner le film. Quelque dix minutes plus tard, Daniel me dit :

 

-         C’est quoi, ce film ? (Bis, bis). Je n’aime pas ce film. (Bis). J’ai envie de regarder Crocodile Dundee. (Bis). C’est mieux Crocodile Dundee. (Bis, bis).

 

Et le voici qui, sans crier gare, s’adresse à la jeune femme :

 

-         Hello ! (Bis).

 

Ouf ! Apparemment, elle n’a pas entendu... Alors, il s’adresse à moi :

 

-         Comment on dit « changez de film ! » en anglais ?

-         Daniel, je crois qu’elle a envie de regarder ce film...

 

Daniel n’insiste pas.

 

Le soir, Daniel et moi allons observer les Fairy Penguins, aussi appelés Little Penguins (petits pingouins) qui sont nombreux à se balader dans le petit village de Penneshaw dès la tombée de la nuit. Ces oiseaux sont trop mignons. Ils ne mesurent qu’une trentaine de centimètres.

 

Plus tard, c’est un wallaby qui vient se promener dans le jardin de l’auberge. Je suis gâté J.

 

 

Vendredi 12 janvier 2007

 

Quel plaisir de passer la nuit sous les couvertures, la truffe au frais !

 

Quand je quitte le dortoir, ce matin, tout le monde dort encore.

 

12.01.2007 - Sortie de Penneshaw. Kangaroo Island.

 

Mes habitudes vestimentaires subtropicales ont dû être sensiblement modifiées. Les matinées sont plutôt fraîches par ici et je dois rajouter une couche en enfilant un coupe-vent par dessus ma belle chemise saharienne.

Autre nouvelle adaptation : le port du casque. Si le territoire du nord est plutôt décontracté à ce sujet, tel n’est pas le cas de la côte sud-est, beaucoup plus peuplée, où la police n’hésite pas à sévir. De toutes façons, le vent est si puissant, par ici, que qu’il me serait impossible de garder mon grand chapeau de paille sur la tête.

 

Sur la route, je passe devant nombre d’animaux morts ayant été percutés par de grosses cylindrées ; principalement des kangourous et des wallabies, mais aussi quelques opossums et lézards. Les oiseaux, eux, s’en sortent mieux ; je peux admirer les envolées de nombreux cacatoès blancs et certains autres de couleur noire.

 

Ces panneaux sont-ils vraiment respectés ?...

 

Il me faut pédaler dur pendant trois heures contre un vent faisant tout son possible pour m’arrêter avant d’arriver à American River, seulement 40 petits kilomètres plus loin. J’ai rarement connu des vents aussi violents.

 

12.01.2007 - En direction d'American River. Kangaroo Island.

 

J’installe mon campement sous les bourrasques avant de m’y réfugier pour piquer un petit somme.

 

12.01.2007 - American River. Kangaroo Island.

 

Le soir, je suis invité à dîner par une famille australienne qui campe cinquante mètres plus loin.

Les Australiens sont globalement de gros carnivores et il est rare de trouver un plat végétarien dans un Pub ou un restaurant. La plupart du temps, je cuisine donc moi-même soit des pâtes, soit... des pâtes J.

Ce soir-là, ils m’ont déniché quelques légumes pour moi tout seul. Quelle attention !

Après de longues discussions bien arrosées, je rentre me coucher et c’est avec grand plaisir que je retrouve mon sac de couchage.

 

 

Samedi 13 janvier 2007

 

Bien au chaud dans mon sac, je peine à me déloger, ce matin.

En pliant la tente, je dérange une belle « Hunting Spider » (araignée) qui a dû s’inviter durant la nuit.

 

13.01.2007 - Belle "Hunting Spider" sur mon tapis de sol.

 

Je continue mon voyage sur l’île à travers des forêts d’eucalyptus. Le vent s’est un peu calmé, ce qui me permet de retrouver une cadence raisonnable.

 

J’arrive assez vite à Kingscote après une 40e de kilomètres.

 

13.01.2007 - Arrivée à Kingscote. Kangaroo Island.

 

Kingscote est la capitale de l’île avec près de 2'000 habitants (4'000 sur l’île). Elle est le premier site en Australie du sud où se sont officiellement installés des colons.

Je me rends directement au KI Central Backpacker. Là, je rencontre André, un sacré cyclo-voyageur ! André est un Canadien de 70 ans qui a commencé à voyager à vélo à l’âge de 58 ans. Il arrive ici au bout de son périple australien qui a débuté 6'000km plus loin, à Cairns. Voilà un exemple qui devrait motiver de nombreuses personnes qui se pensaient trop âgées pour (re)commencer à faire de l’exercice. Plus d’excuse de ce côté là, Messieurs Dames !

 

13.01.2007 - En compagnie d'André. Kingscote. Kangaroo Island.

 

Je constate que le choix de mon équipement avant le départ n’était pas si mauvais, car ce routard au long cours d’André possède plusieurs articles identiques aux miens, tels que pompe, appareil photo, lunettes de soleil,... caleçon Calida,... Non, ça je n’ai pas vérifié...

Il me donne une foule d’infos pratiques sur les prochaines phases de mon parcours avec les dénivelés positifs cumulés de chaque étape. De précieux renseignements !

 

En fin d’après-midi, André et moi allons rendre visite à la colonie de pélicans établie sur le port. Ces oiseaux m’impressionnent par leur envergure (3 mètres). De temps à autre, il arrive qu’une mouette pas assez attentive se fasse gober tout net par cet imposant volatile.

 

13.01.2007 - Les pélicans de Kingscote. Kangaroo Island.

 

Kangaroo Island – 3e plus grande île au large de l’Australie continentale – s’étend sur 155km d’est en ouest. Presque la moitié de l’île a conservé sa végétation aborigène, ce qui en fait un lieu idéal pour observer la vie sauvage dans son habitat naturel. Cette terre regorge de sites à visiter. Malheureusement, le tour complet à vélo n’est pas envisageable, car il me prendrait trop de temps. Je décide alors de faire le tour en bus, histoire de découvrir le maximum en un minimum de temps.

 

 

Dimanche 14 janvier 2007

 

Le bus vient me cueillir à 9h ce matin.

 

Nous traversons toute l’île jusqu’au parc national Flinders Chase ; un des plus grands et des plus anciens parcs protégés d’Australie.

 

Un tiers de l’île n’a jamais été défriché de sa végétation naturelle et les épaisses broussailles d’eucalyptus sont l’habitat de nombreux animaux sauvages, dont la plupart sont rares ou en voie d’extinction en Australie continentale.

 

14.01.2007 - Pas timides, ces kangourous ! Flinders Chase. Kangaroo Island.

 

En me baladant dans la forêt, je rencontre plusieurs wallabies, ainsi que quelques koalas agrippés à leur branche. Il y a environ 27'000 koalas sur l’île.

 

14.01.2007 - Splendide koala. Flinders Chase. Kangaroo Island.

 

Le koala est un animal des plus étonnants ; il est vrai que lorsque je regarde dans les yeux de ce marsupial, j’ai le sentiment qu’il n’y a personne à la maison J. Ce qui est, paraît-il, proche de la vérité. En effet, il y a plusieurs années, des biologistes ont annoncé que les koalas sont les seules créatures vivantes qui ont un cerveau qui ne correspond pas à la taille de leur crâne. A la place, ils ont une espèce de noix ratatinée comme cervelle qui est secouée dans un crâne rempli de fluide. Il est aujourd’hui pensé que le koala a sacrifié son cerveau au profit de l’efficacité énergétique, car les cerveaux coûtent beaucoup à faire marcher. Nos cerveaux, typiquement, pèsent 2% de notre poids corporel, mais utilisent 20% de l’énergie que nous consommons. Les koalas mangent des feuilles d’eucalyptus qui sont si toxiques qu’ils utilisent 20% de leur énergie juste pour désintoxiquer cette nourriture. Ce qui laisse peu d’énergie pour le cerveau, et vivre aux sommets des arbres où il y a si peu de prédateurs signifie qu’ils peuvent s’en sortir avec très peu de tête.

 

Nous nous rendons, ensuite, aux « Remarkable Rocks » ; un amas de rochers de granit sculptés par le temps et perchés sur un dôme de granit montant en pente raide de l’océan.

 

14.01.2007 - Quelle Force ! Remarkable Rocks. Kangaroo Island.

 

Cet océan est l’Océan du Sud et la prochaine terre n’est autre que l’Antarctique, quelque 4’500km plus bas. Impressionnant ! Remarquable !

 

Puis, on passe à l’ « Admirals Arch » (l’Arche des Amiraux) ; une arche rocheuse spectaculaire ciselée par les éléments naturels.

 

14.01.2007 - Admirals Arch. Kangaroo Island.

 

Ce lieu est le terrain de reproduction d’une colonie de phoques à fourrure de Nouvelle-Zélande.

 

14.01.2007 - Phoques à fourrure de Nlle-Zélande. Admirals Arch. Kangaroo Island.

 

Prochaine destination : la plage de Vivonne Bay, qui a récemment été classée « Meilleure Plage d’Australie », principalement grâce à son environnement très préservé. Les couleurs bleu turquoise de la baie sont splendides.

 

Après avoir cassé la croûte à Beckwiths Farm, je vais me promener dans les bois environnants et, là encore, j’en prends plein les yeux : koalas, cacatoès, loriquets (splendides !) et oies de Cap Barren.

 

On termine notre tournée par Seal Bay ; une magnifique plage de sable fin où une importante colonie d’otaries australiennes a élu domicile.

 

14.01.2007 - Jeune otarie curieuse. Seal Bay. Kangaroo Island.

 

Il y a environ 600 spécimens ici et moins de 12'000 au monde. Ces otaries viennent se reposer sur la plage durant trois jours, après avoir chassé pendant trois jours dans l’océan pour se nourrir. Les quelques mâles que j’aperçois au loin sont d’éléphantesques masses noires pesant près de 300kg.

 

14.01.2007 - Otaries australiennes. Seal Bay. Kangaroo Island.

 

Je suis de retour à la guesthouse à 18h. Voilà une journée bien remplie !

 

 

Lundi 15 janvier 2007

 

Ce matin, deux cyclistes sont prêts au départ : André, qui rebrousse chemin en direction d’Adelaide et moi, qui décide de continuer ma route vers l’ouest de l’île dans l’espoir de croiser quelques autres belles espèces sauvages.

 

Les nuages peinent à se dissiper et le puissant vent océanique me force à enfiler ma veste en gore-tex. Je ne croise quasiment aucune voiture au cours des deux premières heures.

 

15.01.2007 - Seul sur la route ! Kangaroo Island.

 

J’arrive en pleine forme au Western KI Caravan Park après 5h et demie d’une route joliment vallonnée et très peu fréquentée. Je plante la tente à l’ombre d’un grand eucalyptus et vais ensuite me préparer un généreux plat de pâtes (400gr secs), après une douche relaxante.

 

En fin d’après-midi, je vais me promener dans les environs. A une centaine de mètres du campement, je tombe nez à nez avec un couple de grands kangourous ; ils doivent bien mesurer 1.80m debout.

 

Impressionnants kangourous !

 

Je m’accroupis et me fais discret pour ne pas les perturber. Ils n’ont, visiblement, pas l’air d’être dérangés par ma présence et continuent tranquillement à brouter l’herbe sèche à l’ombre. Ces grands marsupiaux sont franchement impressionnants. Je reste une bonne demi-heure à les observer.

 

Plus loin, je repère un échidné fouissant le sol avec son long museau pointu.

 

Echidné en quête de nourriture. Western KI.

 

Voici encore un drôle d’animal endémique à l’Australie (+ Nlle-Guinée) ; une espèce de mélange entre le hérisson et le fourmilier. Ce mammifère - en voie de disparition - à la particularité d’être ovipare (pond des oeufs). Il se nourrit essentiellement de termites et de fourmis qu’il attrape avec sa langue extensible et gluante. Sa bouche n’a pas de dent et ses pattes sont pourvues de crochets à venin. Captivant !

 

En continuant ma balade, je tombe encore sur deux koalas bien arrimés à leur branche d’eucalyptus. Quel spectacle !

 

Koala en pleine inactivité, comme souvent. Western KI.

 

Les wallabies, eux, se comptent par dizaines. Ca bondit de toutes parts.

 

Un wallaby aux aguets. Western KI.

 

Les oiseaux aussi sont en pagaille ; plusieurs sortes de perroquets (cacatoès, loriquets), perruches, oies et moult autres espèces multicolores que je n’avais jamais vues.

 

Quelle riche vie sauvage ! Je ne sais plus où donner de la tête.

 

 

Mardi 16 janvier 2007

 

En me réveillant, ce matin, j’ai l’amère surprise de constater qu’un arceau de la tente a cédé et ce, pour la 3e fois !!! Mais que lui arrive-t-il ???!!! Cela devient inquiétant. Il ne me reste plus que deux tubes de réparation et après cela je suis dans la mouscaille.

 

C’est fou comme les variations de température sont importantes, sur cette île ; hier, je partais avec ma veste en gore-tex sur les épaules et ce matin, je suis en chemise.

 

Lorsque je quitte le camp, vers 7h30, la vie nocturne est encore en pleine activité ; kangourous et wallabies traversent la route tous azimuts. Boïng ! Boïng ! Boïng ! A les regarder sauter, on a l’impression qu’ils sont montés sur des ressorts. Quels drôles d’animaux !

 

Il n’est que 10h30 et je souffre déjà d’une chaleur écrasante. Le méchant vent qui vient aujourd’hui du continent (nord) me souffle dessus comme un four à air chaud. Vers midi, la chaleur devient accablante et je suis forcé de faire plusieurs haltes à l’ombre des arbres pour me « refroidir ». La canicule, l’absence d’humidité et le vent violent me brûlent et me dessèchent la peau du visage ; de petites cloques apparaissent autour des lèvres, malgré la protection solaire (30+).

 

En retournant à Kingscote, je croise nombre d’animaux fraîchement tués durant la nuit : kangourous, wallabies, goannas (grands lézards), opossums, serpents,... Une véritable hécatombe ! Mais quand je vois à quelle vitesse roulent les locaux sur cette étroite route champêtre, cela ne m’étonne qu’à moitié. La limitation de vitesse actuelle de 100km/h ne devrait-elle pas être diminuée sur cette île ???

 

Les dix derniers kilomètres sont un supplice, à cause du foehn qui tente de me barrer la route. Enfin, me voici de retour à Kingscote !

 

Dans l’après-midi, j’apprends que l’Open de tennis d’Australie, ainsi que la célèbre course cycliste « Le Tour Down Under », qui les deux ont lieu non loin de moi, ont été reportés à cause de la canicule. Mais Lionel, lui était sur la route, avec plus de 40 degrés à l’ombre et plus de 50 degrés au soleil. Vous êtes légers, les gars ! J.

 

 

Mercredi 17 janvier 2007

 

Dernière étape sur Kangaroo Island.

La température a chuté durant la nuit et c’est avec plaisir que j’enfile ma veste, ce matin.

Le vent - qui souffle puissamment 365 jours par an sur cette île du sud planétaire - trouve toujours un moyen de se mettre en face de moi. Je pédale les deux premières heures couché sur le vélo, la tête dans le guidon, afin de laisser le moins possible à manger à mon éternel ennemi. Malgré cela, j’atteins péniblement la vitesse de 14hm/h sur le plat.

 

Sur un tronçon peu fréquenté, un adorable échidné traverse gentiment la route devant moi. Il fait un peu trop confiance à ses gros piquants, car aux premières vibrations, il se met en boule et ne bouge plus. J’aurais sans doute un pneu crevé si je lui roulais dessus, mais les voitures et camions l’aplatiraient comme une crêpe, le pauvre. Alors, en attendant que Monsieur l’Echidné ait accompli sa dangereuse traversée, je fais le gué au milieu de la chaussée pour qu’il ne devienne pas un cadavre de plus au bord de la route.

 

Aura-t-il autant de chance demain ?...

 

Penneshaw se cache derrière une colline d’une centaine de mètres à 12%.

Ca y est ! J’ai bien transpiré, mais j’y suis.

 

 

Jeudi 18 janvier 2007

 

Le premier ferry de la journée part de Penneshaw à 8h30.

Je quitte Kangaroo Island extasié, avec juste un seul petit regret : n’avoir pas eu la chance de croiser l’énigmatique ornithorynque ; cet étonnant mammifère amphibie ovipare au bec de canard. La prochaine fois !

 

Débarqué à Cape Jervis, j’attaque sans tarder l’ascension de la première belle bosse : une grimpette de 7km à 12%.

En pleine côte, alors que je me dandine debout sur mon vélo à faible allure, j’entends « Ting ! ». Zut ! Un rayon arrière vient de rendre l’âme. Il s’est cassé net à la hauteur du pas de vis.

 

18.01.2007 - Première casse après 8'180km. Sortie de Cape Jervis.

 

Bien que cela ne soit que la première casse en 8’180km, ça n’est jamais le bon moment...

 

18.01.2007 - Les plaisirs du cyclotourisme...

 

Une heure plus tard, je peux reprendre la route, après avoir remplacé le rayon défectueux.

 

La route B37 qui mène à Victor Harbor traverse une belle région reculée semi-montagneuse (env. 400m.) abondant d’immenses sapins centenaires. J’y suis bruyamment accueilli par nombre de grands perroquets criant depuis la cime des arbres.

Les mouches, elles, ne m’accordent aucun répit et c’est avec un essaim de noiraudes assoiffées autour du visage que je pédale pendant quatre heures. Je suis forcé de rester la bouche fermée au risque d’en avaler.

 

Victor Harbor est une station balnéaire très prisée par les habitants d’Adelaide en période estivale. Une fois au centre-ville, je me rends directement au bureau touristique, où l’on m’annonce que tous les campings sont complets. Dernière possibilité : un Pub qui propose des chambres individuelles à faible prix.

C’est là que je retrouve, par hasard, André - le cycliste canadien de 70 ans - et nous sommes tout heureux de pouvoir échanger à nouveau nos dernières expériences cyclonautiques J.

 

 

Vendredi 19 janvier 2007

 

Je décide de prolonger mon séjour à Victor Harbor, car aujourd’hui, un événement de taille vient animer cette ville. En effet, c’est ici que se termine la 3e étape du Tour Down Under ; le Tour de France australien, qui devient plus populaire chaque année. C’est la course cycliste la plus importante de l’hémisphère sud. Malheureusement, ce matin il pleut des cordes. Le sud de l’Australie n’a pas vu tomber d’eau depuis 8 mois et il faut que le ciel nous tombe sur la tête aujourd’hui...

 

La ville grouille de vélos de course : cadres en titane, fourches en carbone, pédaliers Campagnolo ; la plupart des amateurs ayant terminé la pré-course sont bien équipés.

A cause des mauvaises conditions météorologiques, les pros sont partis avec une demi-heure d’avance et lorsque j’arrive vers la ligne d’arrivée, le staff est déjà en train de démonter les barrières... Plus un athlète à l’horizon ! Flûte ! J’ai tout loupé !

 

19.01.2007 - Les cyclistes ont disparu du podium. Victor Harbor.

 

 

Samedi 20 janvier 2007

 

Je quitte ce cher André ce matin, lui, continuant sa route vers Adelaide, au nord, moi, me dirigeant vers Melbourne.

 

Eole a décidément envie de jouer avec mes nerfs ; avant-hier, je roulais vers l’est avec un vent d’est et ce matin, je me dirige vers le nord avec un vent... du nord ! Il me souffle en pleine figure à se faire éclater les joues. La force du vent est telle que je me retrouve à pédaler en 1e vitesse sur le plat. Frustrant !

 

Sur la route, je rencontre une collection de cyclistes en sortie de club du week-end. L’un d’entre eux vient faire causette un moment avant de prendre un peu d’avance pour prendre une photo du petit Suisse que je suis J.

 

20.01.2007 - Direction Strathalbyn.

 

Je roule toute la matinée sous un sombre ciel menaçant, mais j’arrive quand même au sec dans la jolie petite ville de Strathalbyn, où je plante la tente pour la nuit.

 

20.01.2007 - Camping de Strathalbyn.

 

 

Dimanche 21 janvier 2007

 

Emmitouflé dans mon sac de couchage, je suis inquiet ; la tempête fait rage, dehors. Les 14 sardines ont bien du mal à retenir la tente qui est ballottée dans tous les sens par de puissantes rafales de vent. Mon sommeil est régulièrement interrompu par les claquements de la toile de tente qui me font prendre conscience de la sévérité de l’orage et je crains qu’un arbre se déracine, ou qu’une branche se casse et vienne aplatir la tente et tout ce qui se trouve dedans...

 

Ce matin, je prends la route avec un moteur aux fesses ; pour une fois, j’ai le vent dans le dos. Et quel vent ! Je pédalerai les 50km qui me séparent de Wellington en un temps record : deux heures, sur une route droite et plate.

Les mouches profitent aussi du vent pour venir me tourner autour et casser la graine, même à plus de 30km/h !

Les 25 premiers kilomètres sillonnent moult propriétés vigneronnes telles que Kimbolton ou Cleggett.

 

21.01.2007 - Des vignes à perte de vue. Direction Wellington.

 

Les 25km suivants sont désertiques et la tempête transforme cette région en paysage apocalyptique. Il n’est que 10h du matin lorsque j’arrive à Wellington ; petite bourgade assise au bord de la rivière Murray, qui abrite plusieurs colonies de cacatoès toujours très bavards.

 

21.01.2007 - Les cacatoès de Wellington.

 

Je pourrais continuer mon chemin, à l’heure qu’il est. Le problème est que mon itinéraire passe ici de l’est au sud et si je ne veux pas subir de dangereuses rafales latérales, je pense qu’il est préférable de s’arrêter ici pour aujourd’hui, en espérant que le temps soit moins fâché demain.

 

En lisant le journal, j’apprends que de nombreuses catastrophes ont eu lieu dans la région, dues aux intempéries ; inondations, coulées de boue, arbres déracinés,... Les plus fortes pluies en 50 ans !

 

 

Lundi 22 janvier 2007

 

A Wellington, pas d’autre moyen de traverser la rivière Murray que de prendre la barge qui fait la navette d’une rive à l’autre 24h/24.

 

22.01.2007 - Traversée de la rivière Murray. Wellington.

 

Les cacatoès dorment encore, ce matin, alors que les pélicans sont déjà en train de pêcher non loin du bac.

 

Après quelques kilomètres plein sud, je pénètre dans le parc national Coorong, que je ne devrais quitter que dans 200km.

 

22.01.2007 - Parc national Coorong. Direction Meningie.

 

Le paysage rappelle pas mal la Camargue, avec ses étendues marécageuses à perte de vue. Vous remplacez juste les moustiques par les mouches dans les yeux et vous y êtes !

 

22.01.2007 - Dans l'immensité inhabitée du parc Coorong. Direction Meningie.

 

Bien que le trafic soit très léger sur ce tronçon, il n’est pas des plus sécurisants. Effectivement, quelques bolides ont la bonne idée de me dépasser à tombeau ouvert sans trop s’écarter. La palme du jour revient à un 15 tonnes qui me frôle à plus de 100km/h, en plein virage, avant de faire vaciller sa longue remorque 50 mètres plus loin. Ouf ! Ca n’est pas passé loin.

 

Malgré un joli vent de face, j’arrive sans trop de peine à Meningie ; agréable petite ville située au bord du tranquille lac Albert.

 

22.01.2007 - Pélicans sur le lac Albert. Meningie.

 

 

Mardi 23 janvier 2007

 

Je continue doucement ma route à travers le parc national Coorong.

Le vent me souffle en pleine bobine et les mouches peinent à me suivre, mais il suffit que je ralentisse un chouia la cadence, ou que je m’arrête pour que ça soit l’invasion. Tant et si bien que je dois balayer devant mon objectif avant de prendre une photo.

 

La circulation est faible sur ce parcours très légèrement vallonné ; je suis longtemps comme seul au monde sur cette infinie ligne droite, où la civilisation est une exception.

 

23.01.2007 - Infinie ligne droite au coeur du parc Coorong.

 

Je passe la nuit à Policeman’s Point ; une « Roadhouse » en plein coeur du parc.

 

 

Mercredi 24 janvier 2007

 

Ma route continue plein sud et le vent persiste à se diriger... plein nord.

Plusieurs grands kangourous traversent la route devant moi, ce matin. Voici un maigre avantage d’avoir le vent de face ; les bêtes ne me sentent pas arriver trop vite.

 

Je parcours les 60 premiers kilomètres sans trop de peine sur une chaussée rectiligne et relativement plate.

 

Ce point noir, au loin, m’a tout l’air d’être un cycliste.

Je ne me suis pas trompé ; 30km avant Kingston, je rencontre un autre pédaleur solitaire du nom de Ben. Nous nous arrêtons une bonne demi-heure pour faire causette. Ben est un Hollandais qui passe son temps à faire du vélo durant ses quelques semaines de vacances en Australie. Quelle idée ??!! J.

La Hollande est un spécialiste mondial de la petite reine et Ben vient confirmer la règle en pédalant sur un splendide Koga-Miyata.

 

24.01.2007 - Ben ; un sympathique Hollandais croisé dans le parc Coorong.

 

Quelques menus kilomètres après avoir quitté Ben, les arbres disparaissent pour laisser place à une infinie prairie, balayée par le vent. Un vent d’une telle puissance que je ne parviens pas à atteindre les 10km/h sur le plat. Lorsqu’un poids lourd me croise ou me dépasse, je me cramponne à mon guidon pour faire le plus petit écart possible, mais il m’est impossible de ne pas quitter ma trajectoire.

 

Le vent est le pire ennemi du cycliste sur l’asphalte ; pire que la grimpette et pire que la pluie. Il démolit physiquement et surtout mentalement en s’attaquant au système nerveux central ; ce sifflement incessant dans les oreilles, tout en pédalant à la vitesse d’un escargot, use le cerveau.

 

Chaque borne de 5km dépassée marque une victoire pour moi et je me trouve à lever le poing, tel Roger Federer venant de faire le break.

 

J’arrive épuisé à Kingston. Il m’aura fallu plus de trois heures pour venir à bout des 30 derniers kilomètres d’une route droite sans dénivelé.

 

Je vais sans tarder planter la tente et prendre une douche, car mon ventre crie famine ; sept heures d’effort sans grailler, c’est trop.

 

Ce soir, mon estomac est un gouffre sans fond ; j’engloutis, en un repas, 500gr secs de pâtes mélangées à 200gr de houmous et 270gr de petits pois. Me voilà lesté pour la nuit ! Le vent peut souffler ; je ne vais pas m’envoler J.

 

 

Jeudi 25 janvier 2007

 

Je ne me suis pas envolé, mais le vent a bien soufflé et il persiste à me gifler le visage aujourd’hui. A voir les arbres dont les troncs sont dans un état de génuflexion permanente, je me dis qu’Eole a un abonnement à l’année, par ici. Bienvenue en Patagonie australienne !

 

25.01.2007 - Les arbres poussent dans le sens du vent !!!

 

La monotonie du décor est rompue par la belle traversée de la forêt du Mont Benson ; de gigantesques sapins et des vignes à perte de vue.

Les panneaux avertissant les conducteurs des traversées de kangourous n’ont pas toujours l’effet escompté et ça n’est que 2km après le signal que je croise un impressionnant kangourou fraîchement tué par un véhicule motorisé.

 

25.01.2007 - Un énorme kangourou vient d'être tué par un conducteur (pressé ?).

 

Il ne sera malheureusement pas le dernier sur ma route...

 

Je dépose mes bagages dans la superbe bâtisse de la YHA de Robe.

 

Robe est une très jolie station de bord de mer prise d’assaut par les surfeurs et les bikinis en cette période de l’été.

 

 

Vendredi 26 janvier 2007

 

Un cycliste à l’entraînement vient me tenir compagnie durant quelques kilomètres, ce matin. Alors que lui tourne au ralenti, moi je pédale comme un forcené contre ce mur éolien.

 

Aujourd’hui, les panneaux avertissent le passage fréquent de wombats et, bien évidemment, je ne tarde pas à en trouver un mort au bord de la route.

 

26.01.2007 - Ce wombat n'a pas eu de chance...

 

Le wombat est un massif marsupial herbivore d’un mètre de long et d’une 30e de kilos à l’apparence d’un croisement entre le cochon et l’ourson.

 

Lorsque j’arrive à Millicent, je suis surpris de constater que tous les magasins sont fermés. Nous sommes pourtant vendredi...

Bon sang, mais c’est bien sûr ! Nous sommes le 26 janvier, jour de la fête nationale !

 

Le 26 janvier 1788, la première flotte de 11 navires anglais accostait à Sydney Cove, chargée d’approvisionnement incluant armes, outils, matériaux de construction et bétail. Les bateaux contenaient aussi les 751 premiers détenus déportés et environs 250 soldats, officiers et leurs femmes.

 

 

Samedi 27 janvier 2007

 

Millicent – Mt Gambier, par Princes Highway : un des tronçons les plus dangereux que j’aie empruntés à ce jour.

L’étroite chaussée à une voie dans chaque sens ne ralentit pas le moins du monde les volumineux semi-remorques qui roulent comme des bolides sur un circuit. Leur mission : arriver à destination le plus rapidement possible sans décélérer. Pour corser le tout, la route est dépourvue – la plupart du temps - de bande de sécurité asphaltée.

J’ai les oreilles attentives. A chaque bourdonnement, je me précipite sur le bas côté, car ces Messieurs ont tout sauf envie de ralentir leur cadence et ils me le font savoir en appuyant virilement sur leur klaxon pour dire : « Dégage, j’arrive ! ».

 

Le vent a mis le turbo, aujourd’hui. Je me fais faire un lifting du visage durant les trois heures de route qui me séparent de la ville de Mount Gambier.

 

Il fait froid. Il pleut. La tempête fait rage. Je suis debout sur les pédales à 7km/h sur le plat. Mais que suis-je venu faire ici ???!!! Je suis énervé. Je fulmine contre cet intarissable vent qui laboure mon cerveau de son sifflement lancinant. J’ai envie de faire demi-tour sur route pour ne plus l’entendre.

 

Enfin ! Je ne suis pas mécontent d’arriver à Mt Gambier. Après avoir collecté une carte de la ville à l’office du tourisme, je me rends directement en prison SANS PASSER PAR LE START.

 

27.01.2007 - La Prison est complète ! Mount Gambier.

 

J’aurais dû passer la nuit en prison, mais les cellules sont complètes, alors je plante la tente dans son jardin.

 

27.01.2007 - Je dormirai dans le jardin de la Prison. Mt Gambier.

 

Non, je vous rassure, je n’ai pas commis de crime. « The Jail » est une ancienne prison transformée en Backpacker’s Hostel. Depuis sa fermeture, en 1995, un couple australopithèque-suisse la gère comme une pension. Ce week-end, une concentration d’amoureux du scooter y a élu domicile et toutes les cellules sont occupées.

 

27.01.2007 - Celui-ci n'est pas tout neuf. Mt Gambier.

 

Payer pour aller en prison : le comble ! J.

 

Dans l’après-midi, je vais visiter le Blue Lake ; un lac situé au fond d’un cratère volcanique, dont la couleur vire du gris au bleu turquoise en début d’été.

 

27.01.2007 - Le Blue Lake. Mt Gambier.

 

 

Dimanche 28 janvier 2007

 

Je quitte Mt Gambier sous la pluie. Ce matin encore, Eole ne me ménage pas. Il me faut pédaler dur pendant 2h et demie pour parcourir les 30 premiers kilomètres, plein sud, sur une route pourtant bien dégonflée.

 

A Port MacDonnell, ma route vire à l’est et je suis tout content de me refaire – enfin – envahir par les mouches, grâce à un vent favorable.

Le parcours longe la côte sur une dizaine de kilomètres avant de rentrer dans les terres et traverser de vastes propriétés fermières. Ca n’est pas l’espace qui manque, dans ce pays.

Là, ce ne sont ni des rizières, ni des champs de blé que je vois, mais des centaines et des centaines de vaches en sursis ; du bétail que l’on appelle ici « Livestock », littéralement traduit « Stock Vivant »... Voici en quels termes sont réduits ces êtres sensibles...

 

Quelques kilomètres avant Nelson, je quitte l’état de l’Austalie du Sud et vieillis d’une demi-heure d’un coup en ajustant ma montre à l’heure victorienne.

 

28.01.2007 - Bienvenue dans l'état de Victoria !

 

J’arrive dans la charmante petite bourgade de Nelson (200 habitants) en début d’après-midi, accompagné d’un timide soleil qui pointe le bout de son nez.

 

Si près du but et pourtant si loin... Oui, j’aurais tant aimé assister à un match de l’Open de tennis d’Australie à Melbourne, mais 500km me séparent encore de cette ville et ce soir, c’est la finale. Alors, je me console devant la télévision du Pub Nelson en admirant le maître incontesté remporter son 10e tournois du Grand Chelem. Sacré Roger !

 

 

Lundi 29 janvier 2007

 

Le tronçon qui va de Nelson à Portland passe au travers de gigantesques plantations forestières. Et qui dit Plantation, dit Coupe. Et qui dit coupe, dit... Transport ! Je rencontre, donc, plus de semi-remorques que de voitures aujourd’hui.

 

Après avoir souffert d’un méchant vent de tête durant près de trois semaines, je retrouve une cadence respectable en virant à l’est du continent, en direction de Melbourne. Eole souffle toujours aussi fort, mais aux ¾ dans mon dos, ce matin. Quel agréable changement ! Souhaite-t-il se faire pardonner ?

 

En Australie, le logement le meilleur marché est le camping sauvage ; gratuit et extrêmement facile à trouver, vu la faible densité de la population.

Ensuite, c’est le camping officiel ; environ CHF 15 pour planter sa tente et profiter des services du camping (douches, cuisine, etc.,). Les Australiens sont des fanatiques du camping et le moindre bled en est doté d’au moins un.

Viennent après les Backpackers Hostels et les Auberges de Jeunesse qui chargent environ CHF 20 la nuit dans un dortoir.

Un cran au-dessus, ce sont les Pubs qui offrent les chambres individuelles les moins chères du pays : environ CHF 30 la nuit (salle de bain commune).

Une chambre classique dans un hôtel coûte une centaine de francs et ça monte vite à CHF 200 avec quelques extras.

Oui, vous l’avez compris, l’Australie ça n’est pas l’Indonésie, mais c’est plutôt la Suisse !

 

 

Mardi 30 janvier 2007

 

Le vent souffle toujours aussi fort, par ici, mais pour la première fois depuis bien longtemps, il souffle dans mon dos. Le changement est radical : ma vitesse passe du simple au double, par rapport à un vent de face. Je peux presque faire la course avec les camions, aujourd’hui J.

 

Une 15e de kilomètres après Portland, un panneau avertit de la présence de koalas.

 

30.01.2007 - Attention koalas !

 

Les conducteurs sont-ils vraiment plus attentifs à la vue de tels panneaux avertisseurs ? Moi, en tous les cas, je le suis et je traverse les forêts d’eucalyptus la tête en l’air, dans l’espoir de repérer l’une de ces attendrissantes touffes de poils. Ma persévérance est récompensée une 30e de kilomètres plus loin. C’est toujours un grand moment d’émotion que de croiser ces superbes animaux dans leur environnement naturel. J’en ai repéré un accroché à une branche (comme très souvent) à une dizaine de mètres du sol.

 

Il m'a repéré.

 

Lui, me regarde descendre de ma bicyclette, l’air interloqué. C’est la première fois qu’un koala me regarde avec l’air interloqué J. En général, son regard évasif fait penser à de la somnolence. Celui-ci se rapproche même pour me zieuter de plus près en émettant de légers grognements. C’est là que j’aperçois, plus haut dans les branches, un deuxième koala de plus petite taille. Est-ce l’enfant à protéger ? Nous nous observons une bonne vingtaine de minutes. Je pourrais rester des heures à les observer, ces grosses bébêtes. Après une chaleureuse poignée de mains pour se dire adieu, je remonte en selle et repart de plus belle, la tête en l’air.

Plus loin, d’autres genres d’arbres viennent remplacer les eucalyptus ; une belle série d’éoliennes (encore lui !) longe le bord de mer sur une vingtaine de kilomètres. Je vous l’avais dit ; ça souffle toujours fort, par ici !

 

Y aurait-il du vent, par ici ???

 

J’arrive à Port Fairy sous la pluie, mais content d’avoir enfin pu rouler à une belle allure sur une route aussi plate que l’eau du robinet.

 

 

Mercredi 31 janvier 2007

 

Jour de repos bien mérité (si, si !) après 11 jours sur la selle. J’entends mes fesses faire flap-flap pour me remercier J.

 

J’investis mes heures fraîches et ensoleillées de la matinée dans une balade à pied sur Griffiths Island ; une chouette promenade d’une heure qui mène au phare de Port Fairy.

 

31.01.2007 - Le phare de Port Fairy.

 

La mer est sauvage, par ici, et de nombreux marins en ont fait la triste expérience en y coulant leurs embarcations après s’être écrasés contre les rochers de cette côte tumultueuse. En chemin, je rencontre quelques paisibles wallabies en train de déjeuner. Ils me regardent passer tout en continuant à mastiquer leurs brins d’herbe. En voilà qui ont la belle vie !

 

"T'es qui, toi ???!!!"

 

 

Jeudi 1er février 2007

 

Cétait trop beau pour durer ; le vent m’a repéré et appuie à nouveau avec force sur les patins de frein. J’ai comme un pressentiment que je vais l’avoir de face jusqu’à Melbourne...

 

Malgré un splendide ciel bleu, le mercure affiche un frisquet 15 degrés. Je prends ainsi la route sous mon anorak.

 

Les 45 premiers kilomètres sur Princes Highway sont assez fréquentés, jusqu’à la bifurcation à droite – 15km après Warrnambool – vers la mythique B100 : The Great Ocean Road.

 

01.02.2007 - Elle n'est plus très loin...

 

Adieu les poids lourds et les gens pressés ! Sur cette route touristique qui longe la côte extrême sud de l’Australie sur près de 300km, la circulation est des plus légères. Les conducteurs sont décontractés et plusieurs d’entre eux n’hésitent pas à me saluer cordialement. Cette route est réputée pour son panorama à couper le souffle sur les falaises côtières.

Et l’asphyxie ne tarde pas à venir.

Premier choc panoramique : « Bay of Islands » ; un océan puissant et déchaîné a créé des oeuvres d’arts en érodant les rochers de la baie. Cette zone de la côte porte aussi le surnom de « The Shipwreck Coast » (La Côte des Epaves), dû au grand nombre de navires qui se sont échoués sur cette côte dangereuse.

 

01.02.2007 - La Baie des Iles. The Great Ocean Road.

 

Pendant des milliers d’années, les vagues et marées ont attaqué sans relâche la roche calcaire dans un processus roulant d’érosion et de sous-coupe, créant une fascinante série de gorges, de rochers empilés et d’arches.

 

01.02.2007 - La Baie des Iles. The Great Ocean Road.

 

Quelques kilomètres plus loin, 2e sculpture océanique : « The London Bridge » qui fut une plateforme rocheuse à deux arches jusqu’en 1990, où l’une des arches s’est effondrée dans l’océan.

 

01.02.2007 - The London Bridge. The Great Ocean Road.

 

Oui, ces formations rocheuses sont en permanente mutation.

 

Les points de vue à visiter sont si nombreux que je ne peux pas tous les faire. Cela fait près de huit heures que je suis en route et il me tarde de reposer mes gambettes.

 

Dernière visite de la journée : « The Arch » ; une énorme arche rocheuse qui sort de l’eau. Les Champs-Elysées marins, quoi J.

 

01.02.2007 - The Arch. The Great Ocean Road.

 

J’arrive vers 16h à Port Campbell ; un adorable petit village côtier assis sur une jolie baie bordée d’une plage de sable fin, où certains courageux sont même en train de faire trempette.

 

01.02.2007 - Arrivée à Port Campbell.

 

 

Vendredi 2 février 2007

 

Une dizaine de kilomètres après Port Campbell, le spectacle recommence : « The Loch Ard Gorge ».

« The Loch Ard » est le nom d’un navire anglais qui s’est échoué ici au 19e siècle, coulant avec lui 55 personnes.

Là encore, la vue est spectaculaire.

 

02.02.2007 - The Loch Ard Gorge. The Great Ocean Road.

 

Quatre kilomètres plus loin se trouvent les formations rocheuses les plus photographiées de la Great Ocean Road : « The Twelve Apostles » (les 12 apôtres).

 

02.02.2007 - The Twelve Apostles. The Great Ocean Road.

 

Une fois de plus, je suis émerveillé par cet impressionnant mariage des éléments.

 

02.02.2007 - The Twelve Apostles. The Great Ocean Road.

 

Je pourrais rester des heures à admirer cette beauté sauvage, mais la route est encore longue...

 

02.02.2007 - Direction Lavers Hill. The Great Ocean Road.

 

Je fais une dernière halte en haut de l’immense plage Gibson avant d’attaquer la grosse bosse qui mène à Lavers Hill (alt. 500m) ; le point le plus élevé de la Great Ocean Road. C’est une chouette grimpette qui serpente au travers de la splendide forêt pluviale des « Otway Ranges » ; un si beau paysage que mes jambes ne voient pas le temps passer J.

 

Je passe la nuit à Lavers Hill chez une adorable famille qui me soigne comme un cher protégé.

 

 

Samedi 3 février 2007

 

Dès la sortie de Lavers Hill, la route redescend vers le niveau de la mer (moyennant quelques bosses) avant de remonter à 250m au travers d’une dense forêt d’eucalyptus (Otway NP). Et qui dit Eucalyptus, dit... Koala. En pleine ascension, alors que je dégouline à l’ombre des bois, des bruits marsupiaux m’encouragent à faire une petite pause. Le cri du koala est à mi-chemin entre celui du cochon (quand on le porte contre son gré) et celui du perroquet (quand il a quelque chose à dire). Cette espèce de hurlement atypique est très reconnaissable.

Ca ressemble un peu à ça : Bhûûhîîîcccrrssîî !!!

Surprenant comme bruit, n’est-ce pas ?

Cette puissante tonalité ne me donne aucun mal à repérer l’animal. En levant la tête, je n’aperçois pas un, mais deux  koalas sur la cime d’un arbre, visiblement en train de se chamailler pour des problèmes territoriaux. L’un d’eux s’avoue vaincu et redescend de l’arbre, mais à quelques mètres du sol, il se rend compte qu’un intrus l’observe. Il n’en faut pas plus pour qu’il s’immobilise et replonge rapidement dans un profond sommeil ; inactivité qui l’occupe près de 18h par jour.

 

Je fais escale pour la nuit à Apollo Bay ; un petit port pittoresque entouré de magnifiques plages de sable blanc.

 

 

Dimanche 4 février 2007

 

Je continue ma route sur cette merveilleuse Great Ocean Road.

 

04.02.2007 - Direction Lorne. The Great Ocean Road.

 

Une vingtaine de kilomètres après Apollo Bay, la route plonge sous les bois. Ah, des eucalyptus ! Soyons aux aguets ! Je ne tarde pas à être récompensé. Un, deux, trois koalas sont installés sur cet arbre. Il y en a partout. Je pédale une minute, m’arrête au hasard et lève la tête ; un koala est en plein sommeil. Un ici, un autre là ! J’en croise tout au long de cette traversée forestière. Fabuleux ! Lorsque je scrute ces marsupiaux au bord de la route, plusieurs automobilistes – Australiens compris - s’arrêtent à ma hauteur pour profiter à leur tour du spectacle.

 

La route zigzague jusqu’à Lorne en découpant les falaises qui tombent à pic dans l’océan.

 

04.02.2007 - Direction Lorne. The Great Ocean Road.

 

A chaque pointe franchie, je m’exclame d’émerveillement devant ce nouveau décor.

 

04.02.2007 - Direction Lorne. The Great Ocean Road.

 

J’arrive en début d’après-midi à Lorne ; la station balnéaire la plus prisée par la bourgeoisie de Melbourne. Ici, les peaux sont bronzées, les corps sculptés et les voitures décapotées.

 

Je me dirige droit vers la YHA, qui est installée sur les hauteurs de la ville. Cet endroit est magnifique ; plusieurs petits chalets sont dispersés dans une forêt d’eucalyptus habitée par quantité d’oiseaux multicolores.

 

04.02.2007 - YHA de Lorne.

 

Cacatoès, loriquets et autres perroquets bavardent à longueur de journée. Certains n’hésitent pas à se rapprocher pour voir si je n’ai pas quelques graines à distribuer.

 

Un couple de perroquets vient casser la croûte. YHA de Lorne.

 

Le kookaburra, lui, s’est installé en face du barbecue, car c’est un carnivore.

 

Voici le kookaburra !

 

En effet, ce large volatile se nourrit principalement de lézards, serpents, souris et autre viande crue. Quel spectacle animalier ! Je suis aux anges !

 

 

Lundi 5 février 2007

 

Pas un nuage, ce matin ! Je quitte Lorne sous un beau ciel bleu et une température estivale de 25 degrés, adoucie par une légère brise océanique. Le pied !

 

05.02.2007 - Direction Torquay. The Great Ocean Road.

 

Je continue de longer les falaises jusqu’à Anglesea, où la route pénètre dans les terres boisées pour rejoindre l’océan à Torquay qui marque la fin de « The Great Ocean Road ».

Eh bien, après l’avoir parcourue de bout en bout, je peux vous confirmer qu’elle porte bien son nom. C’est l’une des routes les plus scéniques sur lesquelles j’ai roulé, à ce jour.

 

Je fais un petit stop à Torquay pour y admirer les immenses magasins de surf rassemblés sur la route principale. Torquay est la capitale australienne (donc, mondiale ?) de la prospère industrie du surf. C’est dans cette petite bourgade endormie qu’une bande de surfeurs hippies a inventé le surf business, à la fin des années 60.

 

05.02.2007 - Torquay, capitale du surf !

 

A la sortie de Torquay, la route sinueuse vire plein nord pour se transformer en une longue ligne droite d’une vingtaine de kilomètres. Ce tronçon est à grand trafic, mais fort heureusement, il est pourvu d’une large et belle bande cyclable jusqu’à Geelong. Je n’ai plus qu’à me laisser pousser par le vent ; rare, exceptionnel !

 

Je trouve un dortoir au National Hotel de Geelong ; un vieux Pub défraîchi, mais qui rend bien service.

 

 

Mardi 6 février 2007

 

Geelong n’est qu’à 80km de Melbourne par l’autoroute, mais n’ayant pas trop envie de rivaliser avec les bolides, je choisis l’option plus calme et plus sûre via la péninsule Mornington.

 

Je traverse donc, ce matin, la péninsule Bellarine – à l’est de Geelong – jusqu’à Queenscliff, où j’arrive juste à temps pour embarquer sur le ferry qui m’emmène vers la péninsule Mornington.

 

Après une petite heure de navigation, le bateau accoste au port de Sorrento. C’est dans ce charmant village côtier que je déleste mon biclou de ses lourdes sacoches, à la YHA.

 

Dans l’après-midi, je vais visiter les alentours, notamment le « London Bridge Rock », où deux navires espagnols ont échoué au 19e siècle. Après avoir traversé la Great Ocean Road, je dois avouer que ce « Rock » fait un peu riquiqui.

 

06.02.2007 - London Bridge Rock. Péninsule Mornington.

 

Je retourne à Sorrento via la ville de Portsea, où plusieurs des personnes les plus riches de Melbourne possèdent leur résidence secondaire. De sacrées propriétés que j’ai mieux pu observer depuis le ferry, ce matin. Non, vous ne verrez pas les photos. Les paparazzi sont mal vus, par ici J.

 

 

Mercredi 7 février 2007

 

Dernière étape australienne !

Ma route est simple et directe, aujourd’hui : longer Port Phillip Bay jusqu’à Melbourne.

 

Le parcours est agréable et sûr, grâce à une large bande cyclable tout du long.

 

07.02.2007 - Melbourne n'est plus très loin...

 

Je croise moult cyclosportifs de compète, tous le nez plongé dans leur guidon de course. Ils ne m’ont sans doute pas vu, n’ayant pas répondu à mes saluts.

Eh oui, je retrouve sérieusement l’effervescence des grandes métropoles, où la loi du grand nombre pousse naturellement à l’individualisme.

Je me fais même dépasser par un peloton – sans doute un club – précédé de l’entraîneur en scooter.

Bien que je sois probablement autant qu’eux amoureux de la petite reine, je me sens tout à coup très décalé par rapport à cet autre monde cycliste qui me paraît bien pressé.

 

Six heures et cent kilomètres plus tard, me voici arrivé dans la 2e plus grande ville d’Australie : Melbourne !

 

07.02.2007 - Arrivée au centre de Melbourne !

 

Je suis heureux de remarquer que les bandes cyclables et les vélos foisonnent dans cette ville de plus de 3 millions d’habitants.

 

Vive le vélo !

 

Je traverse ainsi la ville sans souci jusqu’à la Metro YHA, où un lit confortable m’attend dans une chambre, ma fois assez exiguë.

 

Devinette : De quelle couleur est la moquette ?

 

 

Jeudi 8 – Vendredi 9 février 2007

 

Cela fait bientôt trois mois que je n’ai pas vu Ploy. Ma tendre moitié me manque et Ploy, de son côté, me fait comprendre que le temps est long sans moi. Aussi, souhaite-t-elle que je raccourcisse la durée de mon voyage de 3 à 1 an.

 

Ce que Ploy m’a permis de réaliser jusqu’à présent est déjà ENORME et je ne lui en serai jamais assez reconnaissant.

Alors, nous nous mettons facilement d’accord sur 1 année, avec une arrivée à Genève prévue en mai-juin 2007.

 

C’est ainsi que mon itinéraire est sur le point de prendre une toute autre direction.

 

Non, le billet d'avion que j'ai en main n'indique ni Anchorage, ni Ushuaia, mais... Rio de Janeiro !

Je vous entends déjà me demander : "Mais, pourquoi le Brésil ??? Pour le Futebol ? Pour les Futeboleuses ? Pour l'Amazone, les Favelas, ou la Samba ?"

Pour certainement plusieurs de ces raisons et pour d'autres, telles que le Pantanal et Iguaçu, ce pays m'a longtemps attiré.

Il se trouve aussi que le carnaval débute dans une semaine.  Voilà une occasion unique à ne pas manquer !

 

Vou festejar o carnaval dançando o samba com os Brasileiros!