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Journal 13 - du 24 février au 16 avril 2007

Madagascar

Madagascar - 978km

Tracé rouge   =  vélo

Tracé violet   =  avion

 

 

 

 

La Route du Sud  

 

 

Samedi 24 – Dimanche 25 février 2007

 

Les terres malgaches inondées défilent sous mes yeux. Nous survolons les environs d’Antananarivo qui ont été méchamment affectés par le récent cyclone ; les routes ont disparu et les maisons sont à moitié submergées. L’avion descend, descend et je ne vois toujours que de l’eau qui nous entoure. La piste d’atterrissage serait-elle aussi noyée ? Ca n’est qu’à quelques dizaines de mètres du sol qu’elle apparaît soudainement, protégée par une digue. Ouf ! Léger soulagement.

L’ambiance est assez décontractée sur le tarmac ; chacun descend de l’avion à son gré et se dirige où bon lui semble J. Je suis un petit groupe de personnes jusqu’à l’entrée d’un immeuble. Ah, ça doit être l’immigration. Rapidement, la bande s’agglutine autour d’un guichet. Les files d’attente n’ont pas l’air d’être de coutume dans ce pays. Alors, faisons de même ! Forçons un peu le passage ! On me réclame ici 16 euros, ce qui correspond au prix du visa à l’arrivée. Mais celui-ci n’est pas encore acquis...

Mes deux timbres-quittances collés dans le passeport, je me dirige alors vers l’officier de l’immigration.

 

« Où est votre billet de retour, Monsieur ? »

« Euh... Je n’en ai pas. »

« Je ne peux pas vous donner de visa si vous n’avez pas un billet d’avion retour, Monsieur. »

 

Ah ! En voilà une à laquelle je ne m’attendais pas. Il faut dire que j’ai désespérément tenté de trouver un livre guide sur Madagascar lorsque j’étais à Rio, puis en escale à Sao Paolo, puis à Johannesburg... sans succès. J’arrive donc ici en Terre totalement inconnue. Pour se débarrasser de moi temporairement, l’officier m’envoie ramasser mes bagages tout en gardant mon passeport avec lui.

Je vois arriver, au loin, un employé avec un gros carton complètement éventré. C’est mon vélo... Aïe, aïe, aïe ! Dans quel état ces andouilles de bagagistes internationaux m’ont mis mon box !!! Si mon biclou est dans le même état que le carton, je suis bon pour rentrer à Genève en avion. Le carton est ouvert sur tout un côté, laissant grandement apparaître mon outil de travail. Les pièces détachées sont-elles encore à l’intérieur ?... Cela serait un miracle que la bicyclette n’ait pas été abîmée et que je n’aie perdu aucune pièce détachée. Et le bagagiste a encore le « culot » de me réclamer « une petite pièce » (1EUR) en guise de pourboire. Le pauvre, ça n’est certainement pas de sa faute, mais il est au bout de la chaîne et paye ainsi pour les autres. En ce moment, j’ai plus envie de pleurer que de donner un pourboire. Bon, on verra les dégâts plus tard. Il faut d’abord se concentrer sur l’obtention du visa.

Curieusement, je ne suis pas le seul à ne pas avoir de billet de retour. Deux expatriés sud-africains - employés d’une entreprise téléphonique britannique – ainsi qu’un expat’ anglais – employé des produits laitiers Tiko (empire laitier du richissime président Ravalomanana) – sont dans la même situation que moi. On nous emmène tous au bureau principal, quelques dizaines de mètres plus loin. Seul, je me serais assez bien vu passer la nuit ici, mais avec toute cette équipe, il est possible que les choses bougent.

Effectivement, tout s’arrange très vite lorsqu’une femme liée au gouvernement, en contact avec les employés sud-africains, se pointe dans le bureau des officiers. En quelques minutes, nous voici tous libres avec un visa de 60 jours en poche. Quelle chance de m’être retrouvé dans ce groupe ! Simon, le très sympathique Britannique, me voyant avec tout mon barda, me dit aussi sec :

 

« Ne t’inquiète pas ! On s’occupe de toi. On a un pick-up qui nous attend avec un chauffeur. On met tes bagages dans le coffre et on te dépose à ton hôtel. »

 

Quelle gentillesse ! Arrivés au centre-ville, Simon et Shelly – son adorable et jolie copine néo-zélandaise – m’aident à monter mon lourd et encombrant fourbi jusque dans ma chambre, avant de reprendre la route vers leur domicile qui se trouve à 150km au sud, à la ferme Tiko.

 

Le soir, je suis déjà invité à manger par Daniel, un Français rencontré à l’hôtel. Me constatant vierge de cette Terre africaine, il me prend volontiers sous son aile et se fait un plaisir de me conter ses aventures malgaches depuis plus de 10 ans. Après un chouette repas au  restaurant Sakamanga,   il m’emmène au Cabaret du Glacier ; un bar très fréquenté par les Malgaches, où divers groupes locaux viennent jouer chaque soir. Ca remue du popotin aux rythmes du Zouk et du Séga. Ambiance garantie ! Je suis, par ailleurs, surpris de voir que les femmes ont toutes l’air très disponibles...   

 

 

Lundi 26 février 2007

 

Objectif du jour : obtenir des Ariary (monnaie locale) et acheter un guide du pays.

Lequel des deux semble le plus difficile à avoir, d’après vous ? Eh bien, pas du tout ! Ca n’est pas l’argent qui est difficile à se procurer, mais le livre ! Figurez-vous qu’après avoir visité toutes les « grandes » librairies de la capitale, je n’en ai pas rencontré une seule qui ait pu me dénicher un guide du pays ! Incroyable ! Je n’en reviens pas.

Par chance, je rencontre, dans la rue, Laurent, un autre sympathique Français qui est d’accord de me vendre son Petit Futé. Laurent habite l’île de la Réunion depuis 24 ans et passe une semaine par année à Mada(gascar) pour s’occuper de son organisation humanitaire. Il m’invite boire une THB (Three Horses Beer) – bonne bière locale – à la réception de sa guesthouse et me refile aussi un paquet d’infos intéressantes sur l’île.

 

Le Vazaha (Blanc) français m’a l’air d’être en majorité sur cette île. Son passé colonial et sa langue française couramment parlée y sont certainement pour quelque chose. Quoi qu’il en soit, ils ont tous, jusqu’à présent, été des plus serviables et amicaux. Je dois aussi avouer que ça n’est pas désagréable de pouvoir parler – pour une fois – sa langue maternelle.

 

 

Mardi 27 février 2007

 

Les brutes !

En sortant le vélo de son box, ce soir, je ne peux que constater l’ampleur des dégâts : porte-bagages avant tordu et bague de protection de pédalier voilée. Heureusement que j’avais emballé ma bicyclette dans du plastique à bulles et du cellophane, autrement... je n’ose pas imaginer.

J’arrive plus ou moins à redresser le porte-bagages à la main et à dévoiler la bague à la pince multiple. Par chance, aucune pièce détachée n’a été égarée et je parviens à remettre ma bécane sur roues. Ah, ce cher Monsieur Ramel (patron de Aarios) avait bien raison quand il me disait :

 

« Ca n’est pas sur la route que votre vélo va le plus souffrir, mais c’est lors des transports ! »

 

 

Mercredi 28 février – Lundi 5 mars 2007

 

Antananarivo (Tana) est une ville d’altitude située au centre des Hautes Terres à quelque 1'300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le climat y est donc fort agréable en cette période estivale ; 26 degrés le jour et 20 degrés la nuit.

 

01.03.2007 - Antananarivo.

 

Ce qui me frappe le plus en me promenant dans les rues de la capitale, c’est l’indécente pauvreté qui y règne et qui s’agrippe à moi tous les 10 mètres ; des jeunes femmes portant sur le dos leur nourrisson enveloppé dans un drap et des enfants en guenilles me suivent en mendiant sur des dizaines de mètres. Même si elle reste très pacifique, cette pauvreté m’est un peu oppressante, lors des premiers jours. J’ai traversé d’autres contrées tout aussi pauvres, telles que l’Est de l’Indonésie, ou le Cambodge, mais je n’avais jamais connu telle mendicité. Alors, faut-il donner, ou ne rien donner ? C’est toujours un cas de conscience. Personnellement, je pense qu’il est préférable, en général, de ne rien donner. Sauf, peut-être, aux vieillards (sans retraite) et aux invalides (sans rente). Mais pour la grande majorité de ces suppliants, la manche est devenue un gagne-pain à temps complet et de plus en plus de jeunes et familles quittent les campagnes pour venir tendre le bras dans la capitale.

Est-il faux de penser que tout salaire mérite travail, le plus petit soit-il ?...

 

 

Mardi 6 mars 2007

 

Et me revoici sur la route !

Antananarivo est officiellement la 2e ville la plus polluée au monde, après Mexico City, en termes de particules nocives dans l’air. Dans l’absolu, oui. Mais proportionnellement au nombre de véhicules, elle doit être la première... C’est effrayant de voir la quantité de saleté qui jaillit de la plupart des pots d’échappement. Quand je vois le volume et la densité des nuages noirs à chaque accélération, je me dis qu’ils doivent plus dépenser en huile qu’en essence, par ici. Impressionnant ! Et étouffant ! Fort heureusement, le trafic s’allège considérablement dès la sortie de la ville, pour le plus grand bien de mes alvéoles.

 

06.03.2007 - Sortie de Tana. Direction Ambatolampy.

 

Je croise nombre de cyclistes locaux sur cette belle route de montagne sinueuse. Ces Malgaches m’ont l’air d’avoir plutôt la forme, à voir à quelle cadence ils roulent. L’un d’entre eux pédale en ma compagnie tout au long de cette première étape de 70km : un gentil gars souriant et discret d’une 40e d’années qui ne parle pas un mot de français. Malgré sa bicyclette déglinguée à une seule vitesse, il file à bonne allure. Il me pose en montée, tandis que je le rattrape plus loin, en descente. Alors que je transporte 3 litres d’eau dans mes bouteilles, lui n’en agite pas un millilitre. Il s’arrête simplement, de temps à autre, au bord d’une rivière pour se désaltérer. La classe !

Il me dit au revoir dans la dernière côte, à l’entrée d’Ambatolampy (alt. 1'550 m.).

 

06.03.2007 - Belle route de montagne. Direction Ambatolampy.

 

Ma nouvelle montre me fournit une donnée très intéressante : la montée cumulée en mètres. Ainsi, sur l’étape Antananarivo-Ambatolampy - qui navigue entre 1’200m. Et 1’500m.- j’ai mesuré une montée cumulée de 1’012m. Vous constatez que cette étape est bien bosselée. Je vais ajouter cette mesure MC (Montée Cumulée) sur la page « Données » du site, à partir du Journal de Mada. Elle pourra être utile à ceux qui planifient de faire la même balade.

 

Je passe la nuit dans la très accueillante auberge La Pineta ; une maison coloniale superbement réhabilitée.

 

06.03.2007 - Arrivée devant l'auberge La Pineta. Ambatolampy.

 

Beaucoup de cachet, bonne nourriture, et personnel aux petits soins (18'600 Ar. la nuit).

 

 

Mercredi 7 mars 2007

 

Je continue mon chemin sur les Hautes Terres. Les bosses sont bien moins nombreuses qu’hier.

 

07.03.2006 - Direction Antsirabe.

 

La région est luxuriante en cette fin de saison des pluies.

 

07.03.2007 - Terres agricoles. Direction Antsirabe.

 

La route passe au travers de vastes régions agricoles ; rizières en terrasse à perte de vue, champs de blé, pommiers.

 

07.03.2007 - Rizières à perte de vue. Direction Antsirabe.

 

Plus loin, des paysans s’affairent à détailler leur récolte de carottes.

 

07.03.2007 - Récolte de carottes. Direction Antsirabe.

 

Ma cadence est ralentie à plusieurs reprises par des bouchons... de zébus en transhumance, dirigés par leurs vachers.

 

07.03.2007 - Troupeau de zébus sur la RN7. Direction Antsirabe.

 

Le temps prend soudainement une autre dimension. Personne ne semble vraiment pressé.

 

Ma promenade s’arrête à une 20e de kilomètres d’Antsirabe. Je vais passer la nuit au coeur de la plus grande entreprise du pays : la ferme Tiko (alt. 1’580m.) ; hégémonie nationale des produits laitiers, appartenant au président Ravalomanana.

Simon et Shelly - qui m’avaient emmenés dans leur pick-up depuis l’aéroport jusqu’à l’hôtel – m’avaient invités chez eux. Et il se trouve que Simon est le directeur de la Ferme Tiko. Il a été engagé il y a quelques mois pour développer l’entreprise. Nous sommes dans l’un des pays les plus pauvres du monde, mais son salaire est deux fois supérieur à celui qu’il avait en Nouvelle-Zélande (même travail, même rang), avant de venir ici.

Simon vient me chercher à l’entrée de la société qui est bien gardée. Me voilà chez le président ! L’un de ses fils habite ici, d’ailleurs. La grande et belle propriété de Simon est située en plein milieu de l’exploitation ; à 50m de l’étable et à 60 mètres du hangar à tracteurs.

 

08.03.2007 - Chez Simon et Shelly. Ferme Tiko.

 

Quand j’annonce à Simon que je ne touche pas à un seul des produits qu’il fabrique, il fait une drôle de tête, mais il respecte les raisons de ce refus (sans pour autant les partager, bien évidemment).

 

Le soir, ils m’invitent à manger à Antsirabe, où je trouve sans peine quelques céréales et légumes pour me caler J. Ce couple est d’une extrême gentillesse à mon égard. Ils m’invitent à rester chez eux aussi longtemps que je le souhaite. Mais ma route est encore longue et la durée de mon visa de plus en plus courte. Aussi, je décide de partir le lendemain, après avoir passé une nuit royale dans une chambre privée.

 

 

Jeudi 8 mars 2007

 

La petite étape du jour me permet de la jouer grasse, ce matin. Il est presque 10h lorsque je décolle la première paupière. Je quitte mes camarades vers 11h, sous un grand ciel bleu, et ça n’est que 45 minutes plus tard que j’entre en ville d’Antsirabe (alt. 1’460m.).

 

08.03.2007 - Arrivée à Antsirabe.

 

Je suis impressionné par le nombre de pousse-pousse dans les rues.

 

09.03.2007 - Les pousse-pousse d'Antsirabe.

 

Pas un taxi motorisé dans la ville ! A voir ces pousseurs courir sur des kilomètres en déplaçant, pieds nus, personnes et marchandises, je me dis qu’ils doivent avoir un sacré physique. Je vais poser mes bagages au Green Park Hotel, où des originales tours cylindriques font office de chambres étonnamment confortables.

 

08.03.2007 - Green Park Hotel - Antsirabe.

 

C’est ici que je fais la connaissance de Volker, un cyclotouriste allemand qui arrive au bout de son voyage sur l’île. Nous passons la soirée à échanger nos expériences cyclonautiques. Volker a, comme moi, un peu de peine à supporter le continuel racolage des mendiants (en pleine forme) ; que ce soit dans les villes, les villages, ou sur la route. Même dans les coins reculés, beaucoup réclament des « cadeaux ». Cette mentalité « cadeau », je ne l’ai connue nulle part ailleurs ; pas même dans d’autres anciennes colonies françaises, telles que le Cambodge, ou le Laos.

Cette habitude de réclamer un « salaire » sans avoir travaillé fait-elle partie de la culture africaine ? Il va falloir s’adapter au mieux...

 

 

Vendredi 9 mars 2007

 

Je quitte, vers 8h, la jolie ville d’Antsirabe pour rejoindre celle d’Ambositra, 95km au sud.

 

09.03.2007 - Sortie d'Antsirabe. Direction Ambositra.

 

Ce matin, un fort vent... de face, bien sûr... m’oblige à troquer mon chapeau balinais contre mon casque. Du coup, il me faut me badigeonner grassement de crème solaire, car le soleil est extrêmement agressif dans ce pays. Il brûle la peau en un rien de temps.

 

La route, en très bon état, serpente à travers les rizières en terrasse et quelques forêts d’eucalyptus.

 

09.03.2007 - Antsirabe-Ambositra : un splendide parcours !

 

A chaque virage, un nouveau panorama s’offre à mes yeux : les nombreuses cascades des sommets environnants viennent naturellement irriguer les plantations. Quel superbe paysage !

 

09.03.2007 - Direction Ambositra.

 

A chaque traversée de village, les « Bonjour Vazaha ! » pleuvent. La plupart du temps, les autochtones sont très souriants et accueillants. Les personnes âgées sont les plus courtoises – probablement du fait de leur éducation française – et me saluent toujours très poliment par :

 

« Bonjour Monsieur ! Bon voyage ! Bonne route ! » ou « Bonnes vacances ! ».

 

La nouvelle génération, en revanche, est souvent beaucoup moins cordiale :

 

« Donne-moi l’argent ! Donne-moi un cadeau ! Donne-moi... ».

 

Sans même dire « Bonjour », ni « S’il vous plaît ». Cette jeunesse « assistée », sans éducation, m’inquiète. Quel pays vont-ils construire ?

 

J’arrive lessivé à Ambositra (alt. 1’250m.), après 6h de route, le ventre vide. Je loue une chambre au Relais des Tropiques ; une ancienne bâtisse malgache située au centre-ville, au confort assez rudimentaire, mais où je suis chaleureusement accueilli par les employés et la patronne d’origine indienne.

 

Un bon plat de pâtes et en avant pour une roupillette !

 

 

Samedi 10 mars 2007

 

Ca grimpe dès la sortie d’Ambositra pour passer un col à 1’650m., quelque 30km plus loin. Serait-ce le dernier ? Loin de là... La suite n’est qu’une succession d’élévations et de dépressions connectant les (trop ?) nombreuses vallées de montagne entre elles.

 

10.03.2007 - Direction Ambohimahasoa.

 

Si le relief ne m’accorde que peu de répit, la circulation elle, en revanche, me laisse zigzaguer tranquillement au gré des bosses, tant elle est légère. Je ne vois pas plus de 10 véhicules par heure.

 

10.03.2007 - Direction Ambohimahasoa.

 

Les vélos sont plus nombreux que les voitures, sur cette île. Chaque jour, un (ou deux) sympathique Malgache fait un bout de route avec moi. On discutaille sur quelques kilomètres avant que je lui dise au revoir et qu’il me lance un cordial « Bon Voyage ! ».

 

La plupart des villages que je traverse sont dépourvus d’eau courante et d’électricité. Ces habitants des Hautes Terres vivent tant bien que mal dans des maisons faites de terre ocre, ou de briques colmatées avec de la paille de riz.

Nombreux sont les indigènes qui, étant si surpris de voir un Blanc de si près sur une bicyclette, restent bouche bée à mon passage, n’ayant probablement même pas entendu mon « Salama ! » (Bonjour !) resté sans réponse.

 

Une 30e de kilomètres avant Ambohimahasoa, la RN7 pénètre dans une dense forêt pluviale ; lieu de prédilection de quantité de lémuriens qui restent – malheureusement pour moi – bien trop discrets. Je n’en aperçois pas la queue d’un. Par contre, un autre fascinant animal se met en travers de ma route ; un superbe caméléon vient risquer sa vie en traversant cette dangereuse chaussée. En l’observant de près, je remarque qu’il vient d’échapper au pire, car l’extrémité de sa queue est cassée et saigne légèrement.

 

10.03.2007 - Caméléon sur la RN7. Direction Ambohimahasoa.

 

Quel drôle de reptile avec sa longue langue visqueuse, ses gros yeux protubérants indépendant l’un de l’autre et sa capacité à changer rapidement de couleur ! Je le vois qui m’observe de son oeil droit, tandis que le gauche s’affaire à surveiller devant lui. Quelle technologie optique !

 

Qui dit forêt pluviale, dit... pluie ! Cette région est fréquemment saucée et ça n’est pas pour moi que l’on va retirer l’arrosoir. Je pédale ainsi les 20 derniers kilomètres sous mon anorak.

 

10.03.2007 - Environs d'Ambohimahasoa.

 

J’arrive bien crevé dans le village d’Ambohimahasoa (alt. 1’190m.). Les chambres à louer ne sont pas nombreuses, ici. On m’envoie au Village Hotel, qui se trouve en bas d’une piste en terre défoncée (1.2km).

 

11.03.2007 - Sur la piste menant au Village Hotel. Ambohimahasoa.

 

Là-bas, on me réclame 20'000 Ar. pour une chambre avec sanitaires privés et eau chaude. Tout ça sonne assez bien, sauf qu’au moment de prendre ma douche, l’on m’annonce que le chauffe-eau est en panne... et qu’il n’y a pas d’eau courante... On m’amène donc des bidons et je suis forcé de me laver à l’eau froide. Brrr ! Frisquet !

 

11.03.2007 - Entrée du Village Hotel. Ambohimahasoa.

 

Bien que la serveuse soit très aimable, cet établissement se la joue un peu en pratiquant des prix artificiels, tant du côté de l’hébergement que celui de la restauration. Bref, une adresse de tout dernier recours.

 

 

Dimanche 11 mars 2007

 

La pluie est déjà au rendez-vous, ce matin. Tout comme les collines qui me rappellent que Madagascar est bel et bien un pays montagneux.

 

J’arrive sans trop de difficultés à Fianarantsoa (alt. 1’100m.), après 60km de montagne.

Les rues sont calmes ce matin. Je vois quelques familles en costumes du dimanche sortir de la messe.

 

 

Lundi 12 mars 2007

 

Mes jambes réclament un peu de repos. Surtout, ne pas les contrarier ! J’en profite pour faire le plein de sommeil et le plein d’essence (j’ai faim !).

 

 

Mardi 13 mars 2007

 

A la sortie de Fianarantsoa, la forêt tropicale laisse gentiment place à un terrain moins touffu et moins humide. Mais, quel relief ! Chaque bosse cache la suivante...

 

13.03.2007 - Direction Ambalavao.

 

Heureusement, l’étape n’est pas trop longue et j’arrive à Ambalavao (alt. 995m.) à l’heure du repas.

 

13.03.2007 - Arrivée au centre-ville d'Ambalavao.

 

Plus je m’éloigne de Tana, plus les villages dans lesquels je loge me donnent l’impression d’être paisibles. L’atmosphère de cette bourgade me plaît ; les gens vaquent avec calme et nonchalance.

 

13.03.2007 - Marché d'Ambalavao.

 

Je vais loger à l’accueillant hôtel Tsienimparihy (encore un nom à coucher dehors J),  où les chambres sont impeccables et offrent l’eau chaude, ainsi que les sanitaires privés.

 

13.03.2007 - Arrivée devant l'hôtel Tsienimparihy. Ambalavao.

 

Autre point positif de taille : la bienveillante cuisinière prépare des plats personnalisés aux portions de cyclistes. Pour 2 dollars, je me fais exploser le bidon. Dernier atout pour les cyclos : il est possible de déjeuner dès 4h du matin, car le resto fait aussi office de boulangerie !

 

 

Mercredi 14 mars 2007

 

Je suis en selle à l’aurore (5h45), car une longue journée m’attend : près de 140km pour rejoindre la ville d’Ihosy.

 

14.03.2007 - Sortie d'Ambalavao. Direction Ihosy.

 

Les 50 premières bornes traversent les dernières hautes montagnes du centre.

 

14.03.2007 - Direction Ihosy.

 

Le panorama est à couper le souffle (les bosses aussi J) ; les énormes amas rocheux émergeant aux alentours me donnent l’impression d’être dans un western.

 

14.03.2007 - Encore un col de franchi ! Direction Ihosy.

 

A mi-parcours, je rejoins « The Rock » - une impressionnante formation rocailleuse plantée au beau milieu d’une plaine herbeuse – qui m’annonce : Bienvenue aux Portes du Sud !

 

14.03.2007 - "The Rock" est droit devant moi. Direction Ihosy.

 

A partir de là, tout change radicalement : les montagnes laissent place à la haute plaine ; les nuages disparaissent ; la température s’élève. Je me retrouve complètement seul sur des dizaines de kilomètres. Pas un Malgache dans les parages ! Le trafic ne dépasse pas 6-7 véhicules par heure. Je suis dans un autre temps.

 

14.03.2007 - Direction Ihosy.

 

Au coeur de ce désert vert, j’aperçois un pick-up arrêté à une centaine de mètres devant moi. Seraient-ce des bandits ? Pas du tout ! Ce sont Paul – un Malgache – et Emil – un Norvégien – qui se sont arrêtés pour voir de plus près le phénomène que je suis.

 

14.03.2007 - En compagnie d'Emil. Direction Ihosy.

 

Je taille une bavette avec ces deux jeunes sympas qui vont passer quelques jours de vacances, proche de Toliara. Ils me proposent de m’emmener dans leur fusée, mais la route m’appelle...

 

Je croise de nombreux villages minuscules, où les habitations sont réduites à leur plus simple expression : une cabane en terre de 2m sur 2 au toit de paille de riz. Leur eau est celle de la rivière et leur lumière, celle du soleil. C’est tout. Des conditions de vie les plus précaires qui soient. Malgré ça, ces paysans me saluent d’un large sourire, quand ils ne sont pas effrayés. Effectivement, à la sortie d’un virage, un groupe de jeunes femmes s’enfuient à ma vue, en criant de peur et en courant dans les champs ! Je vous promets que je suis habillé. Quel effet !

 

J’arrive au ralenti dans la petite ville d’Ihosy (alt. 750m.) après plus de 8h sur la route. Cuit à l’os !

Je file droit vers l’hôtel Nirina, où je trouve une petite chambre basique pour la nuit. ZZZzzzzz...

 

 

Jeudi 15 mars 2007

 

Les bicyclettes sont souvent mises à rude épreuve, à Madagascar. Ce matin, une famille de 4 Malgaches fait un bout de route avec moi sur le vélo de Papa qui est en forme !

 

15.03.2007 - Sortie d'Ihosy. Direction Ranohira.

 

On se dit adieu à la sortie de la ville. Alors qu’eux bifurquent à droite pour rejoindre leur paillote, moi j’attaque une longue grimpette d’une quinzaine de kilomètres (400m de dénivelé positif).

 

15.03.2007 - Ca grimpe ! Direction Ranohira.

 

Arrivé au sommet, je m’attends à ce que la route redescende aussi sec. Eh bien non ! J’ai la surprise de me retrouver sur un vaste plateau d’altitude. Une prairie à perte de vue !

 

15.03.2007 - Changement de décor ! Direction Ranohira.

 

Je distingue, depuis ici, le Massif de l’Isalo – seul rocher sur cette étendue immense – 100km à l’ouest. Les bosses laissent place au vent qui, par chance, souffle dans mon dos (est-ce possible ???). Entraîné par Eole, j’atteins aisément la vitesse de 30km/h sur cette route désertique. Les véhicules se font très timides (2-3 par heure), tout comme les indigènes que je ne croise qu’à quelques rares occasions. Abandonné pendant des kilomètres sur cet infini plateau, j’ai le sentiment d’avoir été parachuté en pleine steppe mongole.

Soudain, au milieu de nulle part, je croise un Malgache, seul, marchant le long de la route. D’où vient-il ? Où va-t-il ? Ce qui est certain, c’est que ces peuplades isolées n’ont pas peur de parcourir, à pied, 20, 30 voire 40km en une journée.

 

Au fur et à mesure de mon avancée vers l’Ouest, le Massif de l’Isalo prend toute sa splendeur.

 

15.03.2007 - Le Massif de l'Isalo prend forme. Direction Ranohira.

 

Cette imposante colonne rocheuse surgissant au sein du plateau de l’Horombe aurait tout à fait pu servir de toile de fond au tournage de la série Bonanza. Splendide !

 

J’arrive peu avant midi dans la bourgade de Ranohira (alt. 850m.), située au pied du Massif de l’Isalo ; point de départ de nombreux treks pour le parc naturel de l’Isalo. Je me fais aussitôt accoster par moult jeunes guides, tout excités de rencontrer, enfin, un client potentiel en cette basse saison. Ils sortent du lot avec leurs allures de boy-scouts branchés. Ca doit bien rapporter, le métier de guide... « Non merci, les gars ! Mes jambes ont besoin de repos. »

 

Je passe la nuit chez Momo, dans une jolie paillote en terre rouge ; ultra basique, mais le lit est confortable. Pas besoin de plus.

 

15.03.2007 - Mon logis, chez Momo. Ranohira.

 

 

Vendredi 16 mars 2007

 

Le soleil n’a pas encore pointé le bout de son nez quand je quitte Ranohira, ce matin, à 5h30. La circulation est inexistante. Un jeune Malgache matinal m’accompagne à biclou sur quelques kilomètres avant d’emprunter une piste pour rejoindre les terres agricoles.

 

Je pénètre dans le parc national de l’Isalo avec les premiers rayons du soleil. Le spectacle est de toute beauté.

 

16.03.2007 - Au coeur du parc national de l'Isalo. Direction Sakaraha.

 

La route, fraîchement rénovée, se fraye un chemin au travers de majestueux blocs de  grès. Je suis seul à circuler dans les entrailles de cette immensité jurassique.

 

16.03.2007 - Parc national de l'Isalo. Direction Sakaraha.

 

Puis, les rochers disparaissent pour laisser place à une infinie étendue aride. Soudain, j’aperçois, en contrebas, une ville perdue au beau milieu du désert. C’est Ilakaka ! La ville du saphir.

 

16.03.2007 - Arrivée à Ilakaka ! Direction Sakaraha.

 

Ilakaka est une ville qui a poussé comme un champignon. En septembre 1998, on y découvre le premier saphir. En décembre, 3'000 personnes s’y ruent pour trouver fortune. Actuellement, il y a au moins 100'000 personnes.

 

16.03.2007 - Ilakaka.

 

Les pierres sont rachetées dans des bouis-bouis par des Thaïlandais. Les habitants de la région m’ont fortement déconseillé de m’arrêter ici pour la nuit, car cette ville, c’est le Far West dans tous les sens du terme ; pauvreté, insalubrité, prostitution et pègre du monde entier. Et il arrive que des règlements de compte se fassent à coups de revolver. Pas plus tard que le mois dernier, un des beaux-frères d’Oussama Ben Laden – lui-même propriétaire de plusieurs mines – s’est fait tuer ici d’un coup de pistolet.

La Route du Sud (RN7)  traverse cette ville poussiéreuse et je n’ai pas d’autre choix que de m’y engager.

 

16.03.2007 - Traversée d'Ilakaka. Direction Sakaraha.

 

Je traverse la ville au pas, tant la rue principale est inondée de piétons. Je passe devant nombre de petites échoppes devant lesquelles des grappes de mineurs viennent vendre leur cueillette à quelques Thaïlandais assis à leur table, derrière des barreaux. Ici, les quelques hôtels sont sécurisés par des hauts murs de protection et des gardes armés. Cette atmosphère sauvage, cette ambiance de western, je ne l’ai connue nulle part ailleurs.  Si vous souhaitez découvrir par vous-même quelle était l’odeur de la Ruée vers l’Or au XIXe siècle, venez à Ilakaka ! Vous ne serez pas déçu.

 

A la sortie d’Ilakaka, je remarque que je suis poursuivi par un cycliste local. Ca n’est pas la première fois que l’on me file le train, vous allez me dire. C’est vrai, mais depuis cette ville, cela incite automatiquement à plus de vigilance. Je me mets alors à sa hauteur et lui pose quelques questions pour tenter de le cerner. Ce jeune ne parle pas un mot de français, mais je note assez rapidement qu’il n’a pas d’autre idée en tête que celle de faire un bout de route avec moi.

 

16.03.2007 - Mon compagnon de route à la sortie d'Ilakaka. Direction Sakaraha.

 

Nous roulons, donc, ensemble sur une 15e de kilomètres jusqu’au prochain village de Manombo ; autre lieu du business de la pierre précieuse. De là, je continue ma route tout seul dans ce désert de brousse. Pas un arbre à l’horizon !

 

16.03.2007 - Direction Sakaraha.

 

Je traverse plusieurs villages des plus sommaires, où les habitants à peine vêtus dorment à même le sol sous de minuscules tentes en paille et cultivent le maïs.

 

16.03.2007 - Village sommaire. Direction Sakaraha.

 

Après une centaine de kilomètres de désert, la RN7 traverse la forêt du parc national Zombitse avant d’arriver, enfin, à Sakaraha (alt. 520m.).

 

16.03.2007 - Traversée du parc national Zombitse. Direction Sakaraha.

 

Cette ville vit aussi du commerce du saphir. Un business contrôlé, ici, à 95% par les Sri Lankais. L’atmosphère qui règne dans cette ville est un peu moins wild(West) que celle d’Ilakaka, mais assez glauque, quand même.

Je file me réfugier pour la nuit au Palace Club, au bout de la ville ; un restaurant et quelques bungalows tenus par deux sympathiques Français, Alain et Jean-Marie. Alain a monté cette affaire il y a quatre ans et a été rejoint par Jean-Marie il y a une année. Il a fallu une sacrée dose de courage (et d’inconscience ?) à Alain pour venir s’implanter ici, où aucun autre Vazaha ne s’y est encore aventuré.

 

« Pourquoi avoir choisi Sakaraha ? »

« Parce que j’aime bien relever les défis. » me répond Alain.

 

Grâce à son sérieux et à sa persévérance, cette affaire tourne maintenant bien et il n’est pas rare d’y rencontrer des dirigeants du gouvernement, ou d’autres personnalités venir y déguster ses bons plats minutieusement préparés.

Pour la petite histoire, le fameux beau-frère d’Oussama Ben Laden avait pris son lunch ici et devait revenir pour le repas du soir. Il n’est jamais revenu...

 

Jean-Marie me fait découvrir avec plaisir la faune qui s’est installée dans la propriété. Il me montre un énorme caméléon, planqué dans les feuillages qui bordent le restaurant.

 

16.03.2007 - Caméléon "King Size" découvert au Palace Club. Sakaraha.

 

Je ne savais pas qu’il existait de si grandes espèces.

 

 

Samedi 17 mars 2007

 

Alain me réveille, comme prévu, à 5h30. Il fait encore nuit noire. Je ne peux pas trop traîner, car cette dernière étape de la Route du Sud ne fait pas moins de 130km.

L’estomac bien calé de plusieurs tartines de confiture, je dis au revoir à Alain et attaque le long dernier morceau.

 

Les contrôles de police et de gendarmerie sont extrêmement nombreux sur cette RN7. Il y en a, pour ainsi dire, à chaque entrée et sortie de ville. Leur tâche principale est de contrôler le permis de circulation et la surcharge de poids. Et comme peu de chauffeurs ont leur permis... et que presque tous les véhicules sont en surcharge... les agents ont du pain sur la planche. Mais, c’est avec grande réjouissance qu’ils les arrêtent, car toutes ces infractions se règlent par quelques billets allant directement dans la poche du fonctionnaire. Marc Ravalomanana - l’actuel président - a récemment doublé le salaire des forces de l’ordre pour tenter d’éradiquer cette corruption, mais ces mesures n’ont pas encore bousculé les bonnes vieilles habitudes.

 

Ce matin, pour la première fois, un agent zélé m’ordonne de m’arrêter. Suis-je en excès de poids ? Va-t-il me réclamer mon permis de circuler à vélo ? Je m’attends à tout. Le plus haut gradé – un grand Black (fréquent, par ici) baraqué – me réclame mon passeport. Une des techniques que j’utilise pour me mettre les gens « louches » dans la poche est de les questionner sur le relief et les kilomètres à parcourir jusqu’à ma prochaine étape. En me répondant, ils créent inconsciemment une espèce d’accord tacite amical de laisser passer et une certaine complicité. Cette méthode fonctionne bien avec eux ; le gaillard me remet mon passeport en me souhaitant un bon voyage, après m’avoir informé des kilomètres et de la difficulté du parcours.

 

Quelques bornes plus loin, la route est inondée (20cm) par une rivière en crue. Je m’engage sans m’inquiéter, le niveau d’eau et le courant étant faibles. Mais ce que je ne sais pas, c’est que le goudron est recouvert d’une fine couche d’algues rendant la chaussée plus glissante qu’une plaque de verglas. Et voilà que... ZIP ! A peine ma roue avant entrée en contact avec cette patinoire, elle perd toute adhérence et vient coucher le vélo sur son côté gauche... et moi avec… Je me retrouve étalé dans la gouille, en plein milieu de l’asphalte ; guidon tordu, sacoches éparpillés, protection de carte déchirée, montre rayée, genou et cheville en sang. Les fonctionnaires ne m’avaient pas informé de cette difficulté... Par chance, aucune voiture n’est dans les parages, car connaissant la façon hasardeuse de conduire des taxis-brousse, j’aurais bien pu passer sous une roue.

 

17.03.2007 - Voici la patinoire sur laquelle je viens de me rétamer. Direction Toliara.

 

Je nettoie les plaies avec l’eau de ma bouteille, remets les bagages en place et repars aussi sec, sans même prendre la peine de redresser mon guidon. Enervé et pas envie de perdre du temps ! On règlera ça ce soir. Ma jambe gauche brûle un peu, mais ne m’empêche pas de pédaler.

 

Une 20e de kilomètres après Sakaraha, je traverse le village de Mahaboboka (Ne riez pas !). C’est là qu’un cycliste me prend en chasse. Qu’est-ce qu’il me veut encore, celui-là ?! Arrivé à ma hauteur, il sort de sa poche un énorme morceau blanchâtre qui ressemble fortement à une pierre précieuse. N’y connaissant rien et n’étant, en outre, pas très intéressé par le sujet en ce moment, je lui fais vite comprendre que sa proposition ne m’intéresse pas. Il n’insiste pas et rebrousse chemin aussitôt. Je m’aperçois que ce business de la pierre s’étend beaucoup plus loin qu’Ilakaka.

 

Sur ce parcours, les gens que je croise ne sont pas toujours très souriants, ni accueillants. Je ne me sens pas vraiment en sécurité. Quantité de piétons - jeunes et moins jeunes – me réclament assez sèchement de l’argent. Certaines fois, j’ai le sentiment qu’il ne manque pas grand-chose pour qu’ils en viennent aux mains. Moi, comme depuis le début de ce voyage, je salue, dans leur langue, pour ainsi dire toutes les personnes que je croise avec un sourire et un signe de la main, tout en ignorant cette insistante mendicité.  Bien souvent, les enfants que je rencontre, ne sachant à peine parler, savent déjà dire « Donne-moi... ». Ceci m’attriste. A mes yeux, ce pays ne s’en sortira jamais en étant assisté de la sorte. Laissons faire les ONG sérieuses qui ne distribuent pas les yeux fermés, mais qui s’efforcent de responsabiliser et d’ « autonomiser » ce peuple qui risque bien, autrement, d’avoir une queue à la place du poil dans la main. Il va de soi que je ne parle pas, ici, des secours humanitaires/sanitaires d’urgence qui, eux, doivent intervenir de manière impartiale. Ce pays est extrêmement riche en ressources naturelles (graphite, bauxite, sel, quartz, mica,...) et profite d’un climat propice à l’agriculture. Il y a assurément de quoi faire.

Bon, reprenons la route J!

 

Il fait de plus en plus chaud et sec à mesure que je me rapproche du canal du Mozambique. J’aperçois les premiers baobabs, très reconnaissables à leurs troncs ventrus.

 

17.03.2007 - Mon premier baobab. Direction Toliara.

 

Un caméléon traverse la route devant moi. Je m’arrête pour mieux l’observer. Le voici qui grimpe sur mon biclou, pensant sans doute trouver refuge.

 

17.03.2007 - Caméléon en vadrouille. Direction Toliara.

 

Ca y est ! J’y suis. Me voilà arrivé à Toliara (Tuléar) ! La Route du Sud (RN7) se termine ici, après 930km. Quel beau parcours !

 

 

Dimanche 18 – Lundi 19 mars 2007

 

A Toliara, le jour du seigneur, c’est sacré. Tous les magasins sont fermés et les rues désertées. On se croirait dans une ville fantôme. Ils ne sont pas loin de fermer les hôtels le dimanche. Moi, je vous le dis J. J’exagère, mais c’est un peu l’impression que ça donne.

 

Une dernière possibilité s’offre à moi de rencontrer Ploy avant mon arrivée à Genève. En effet, Air Madagascar propose des vols directs sur Bangkok à des prix promotionnels. Alors, je n’hésite pas. Quatre mois de séparation, c’est long... Très long...

 

Je me rends donc chez Air Mad, lundi matin à la première heure, avec une belle liste d’achats :

 

-         Toliara-Antananarivo

-         Antananarivo-Bangkok-Antananarivo

-         Et mon retour en Europe avec un vol Antananarivo-Milan.

 

Voici qui devrait leur faire dérouler le tapis rouge.

Eh bien, loin de là ! Au contraire, mon cas les encombre plus que tout et les voilà qui refusent de me vendre les billets internationaux. Raison : je ne suis pas en possession d’un billet de dégagement (vol quittant le pays) ; ce qui les trouble par-dessus tout, car, normalement, l’entrée sur territoire malgache est interdite à toute personne n’étant pas en possession d’un billet de dégagement.

 

« Je n’ai jamais vu ça ! » me dit la vendeuse, désemparée.

 

Le sommet du sommet est qu’elle refuse aussi de me vendre un billet aller simple pour Bangkok attestant que l’immigration thaïlandaise exige de voir un billet de retour avant de me laisser entrer sur leur territoire. J’ai beau tenter de leur expliquer que je suis allé X fois en Thaïlande avec un aller simple, que je suis marié à une Thaïlandaise, mais rien n’y fait.

Donc, pour résumer :

 

-         Tana-Bangkok : pas possible, car la Thaïlande exige un billet de dégagement…

-         Tana-Bangkok-Tana : pas possible, car je ne suis pas en possession d’un billet de dégagement de Madagascar...

 

« Euh... Alors, comment est-ce que je fais pour quitter le pays, Madame ?... »

« Euh... Ne voulez-vous pas aller acheter vos billets internationaux à l’agence de Tana ? » dit-elle pour tenter de se débarrasser de moi.

« Non, je veux régler ça ici et maintenant ! »

 

La voici qui fait de multiples aller-retour entre son bureau et celui de la cheffe d’agence. Mais, cette dernière, aussi rigoureuse qu’une comptable J, applique le règlement à la lettre. Même si elle doit, un peu, mélanger les lettres...

 

« Il vous faut aller au Bureau de l’Immigration pour demander une deuxième entrée dans votre passeport et, ensuite, nous pourrons vous établir les billets. » me dit, finalement, l’employée.

 

Mes mains commencent à tourner autour de mon crâne à la recherche de quelques bulbes à déloger... Je suis sur une autre planète !

 

Je ne suis pas convaincu de sa réclamation (elle non plus... visiblement), mais n’ai pas d’autre choix que de lui obéir. Je saute, donc, dans le premier pousse-pousse qui m’emmène, en courant, au Bureau de l’Immigration.

 

Je pénètre dans une petite salle sombre, sans lumière - qui ressemble plus à une cave qu’à un bureau gouvernemental – où un monsieur Noir (courant, dans la région) sur fond noir m’invite à s’asseoir à sa table.

 

« Que puis-je faire pour vous ? » me demande-t-il, gentiment.

« Air Mad ne veut pas me vendre de billet international si je n’ai pas une deuxième entrée dans mon passeport. »

 

Et je lui raconte mon histoire de tour du monde à vélo et le fait que je suis arrivé à Tana avec un vol aller simple.

 

« Mais, Monsieur, je ne peux pas vous donner une deuxième entrée, puisque votre visa est toujours valide. Une deuxième entrée vous sera donnée lors de votre prochaine arrivée sur notre territoire. » me répond-il, logiquement.

 

Sa réponse ne me surprend pas. L’inspecteur est, heureusement, très sympathique et serviable et m’inscrit son nom, ainsi que son numéro de téléphone sur un bout de papier en me proposant de demander à Air Mad de lui téléphoner pour obtenir plus de détails.

 

« Alors, Monsieur Lionel Jospin, quels sont vos pronostics pour les prochaines élections ? » me demande-t-il, en souriant.

« J’ai le pressentiment que Sarkozy va gagner. »

 

Il me parle, alors, de Sarko et de son nouveau programme migratoire et ne cache pas son inquiétude à ce sujet.

Après une intéressante discussion avec ce très chouette bonhomme, je retourne dans mon pousse-pousse.

 

« Au revoir, le cycliste ! » me lance-t-il, en rigolant.

 

De retour à l’agence, il y a foule devant les bureaux et je dois poireauter une bonne heure avant de retrouver ma pointilleuse donzelle. Je lui explique la situation et la voici qui, à nouveau, s’en va crier à l’aide auprès de sa cheffe bien-aimée. Les voici qui débarquent :

 

« Ne voulez-vous pas acheter votre billet à l’agence de Tana ? » me demande la responsable...

 

Je crois rêver... Négatif ! Je campe sur ma position.

Finalement – et sans téléphoner à mon inspecteur adoré J - elles se résignent et émettent tous mes billets d’avion, que je vais devoir venir chercher après la pause de midi... euh... de 11h30 à 15h...

La vache ! Elles m’ont bien fait monter la pression, celles-là. Méga-arrangeantes, les frangines !

 

 

Mardi 20 mars 2007

 

Retour vers la capitale.

J’enfourche mon deux-roues vers 13h pour pédaler en direction de l’aéroport de Toliara qui n’est qu’à 8km, sur la RN7.

 

Le soleil cogne toujours très fort sur cette ville côtière, où il ne pleut quasiment jamais. Dès la sortie de la localité, un jeune cycliste vient s’accrocher à mes fesses. Comme d’hab’, il est tout excité de pouvoir suivre un Vazaha de si près et m’annonce à tous ses copains le long de la route. Je ralentis, il ralentit. J’accélère, il accélère. Je m’arrête, il s’arrête J. Nos routes se séparent après une vingtaine de minutes, lorsque je bifurque à gauche vers l’aéroport.

 

Il est 13h30 et mon vol est à 16h45... mais, par chance, il reste de la place sur le vol de 14h25 et je suis bien content de pouvoir le prendre. Mon vélo et mes bagages passent comme une lettre à la poste. Rien à démonter et pas de surcharge à payer ! Ouf !

 

Une heure et demie de vol et quelques turbulences plus tard, l’ATR se pose à Tana. Mon biclou a, cette fois, bien été traité et m’est retourné comme il avait été remis.

 

Il est 17h et la nuit va bientôt tomber. Aussi, je décide de dormir à l’hôtel Ivato, qui n’est qu’à 900m de l’aéroport. J’irai au centre-ville (15km) demain matin.

La circulation de nuit à vélo est des plus dangereuses sur les routes malgaches. Les morts ne sont pas rares... A déconseiller fortement !

 

 

Mercredi 21 mars 2007

 

La route qui va de l’aéroport au centre-ville est lourdement congestionnée. Sa taille de guêpe ne parvient pas à satisfaire le flot de véhicules toujours plus nombreux. La cadence générale est si faible que je peux me permettre de zigzaguer entre les véhicules.

 

Après trois quarts d’heure de slalom, j’arrive à l’hôtel Le Glacier, frais comme un œuf.

Pas le temps de déshabiller ma jument qu’une troupe de Malgaches curieux vient m’encercler. Leur préoccupation principale est de savoir combien il y a de vitesses sur cet engin bizarre sans dérailleur.

 

« Il y a un moteur dans la roue arrière ? » me demande l’un d’eux, l’air interloqué.

 

 

Jeudi 22 mars 2007

 

Dernière journée avant de m’envoler vers le Grand Amour J!

La responsable du Glacier accepte gentiment de garder mon vélo et tout mon barda à l’abri dans un réduit pour trois semaines et ce, gratuitement. Comment la remercier ?... J’ai bien proposé de l’inviter dans ma chambre, mais elle a refusé… Par timidité, sans doute… ;)

 

 

Vendredi 23 mars 2007

 

Lorsque le réveil sonne, à 4h ce matin, je fais grise mine. Quelque chose ne tourne pas rond dans mon organisme. Je n’ai presque pas fermé l’œil de la nuit à cause d’un état nauséeux et fiévreux. Un gang de bactéries a certainement dû s’inviter dans mon assiette, hier soir. Elles ont fait la fiesta dans mon estomac toute la nuit et, apparemment, ont bien l’intention de faire les After

 

Il fait encore nuit noire lorsque la 4L-taxi me dépose devant l’entrée de l’aéroport, à 5h. Plusieurs jeunes mendiants, astreints par leurs parents, viennent déjà tendre la main. Ils connaissent bien les horaires des avions…

 

Encore deux heures à attendre l’embarquement. Je traîne les pieds dans le hall. J’ai des sueurs, suivies de grelottements. Je n’ai aucun appétit. J’ai envie de rendre, mais n’ose pas mettre le doigt au fond de la gorge. J’ai horreur de ça.

 

L’avion décolle à l’heure en direction de l’île de la Réunion – petite escale obligée – qu’il atteindra dans 1h20.

Après quelque 10 minutes de vol, je suis soudainement pris de vertiges. J’enjambe aussitôt mon voisin pour aller me rafraîchir aux toilettes. Je mouille mon visage, mais ça ne va pas mieux. La tête tourne. Je me sens faible. Je sors des WC pour retourner à… … … … … …

 

« Vous allez bien, Monsieur ??? » me demande l’hôtesse de l’air, avec des yeux écarquillés.

 

Je viens de perdre connaissance. Je ne me souviens pas de ma marche dans le couloir. Le trou noir. Lorsque je reprends mes esprits, je me retrouve à genoux dans le couloir, les mains accrochées au chariot de l’hôtesse qui est en train de distribuer les boissons. Les regards que je croise sont ceux de passagers effrayés. L’hôtesse m’installe sur un fauteuil disponible à proximité. Je me sens un peu mieux, mais suis extrêmement faible, presque incapable de me lever. Je reste avachi sur le siège jusqu’à l’atterrissage à Saint-Denis de la Réunion.

 

Plusieurs stewards viennent me demander comment ça va.

 

« Allez-vous être capable de supporter 8 heures de vol jusqu’à Bangkok, ou souhaitez-vous descendre ici ? »

 

Je réponds que ça devrait aller… sans aucune conviction. C’est alors qu’arrivent dans l’avion les pompiers de l’aéroport – valise médicale et brancard en mains - qui ont été avertis par le personnel d’Air Mad.

Prise de la tension, température ; rien d’anormal. Ils me mettent, ensuite, en liaison téléphonique avec le médecin de garde qui me questionne pour tenter de savoir si je dois descendre de l’avion, ou non. Vient encore une responsable de l’aéroport, walkie-talkie à la main, pour en savoir plus sur mon cas. Entre-temps, les passagers de Saint-Denis embarquent dans le Boeing. Il y a foule autour de moi : stewards, pompiers, employés de l’aéroport, passagers. Tout à coup, j’entends le pilote annoncer, à travers les haut-parleurs : « Y a-t-il un docteur dans l’avion ? »… Ca doit être pour moi J

 

Finalement, le médecin de garde et le pilote donnent leur accord pour que je puisse continuer mon vol. Le pilote s’excuse auprès des passagers pour le retard (1h) causé par un problème de santé de l’un des passagers… Il n’y a pas de doute ; c’est moi la star dans l’avion, aujourd’hui…

 

Les portes se ferment. L’avion fait marche arrière. C’est là que je suis pris d’une crise d’angoisse. Et si quelque chose arrivait en vol ? Je ne veux plus partir. J’appelle une hôtesse pour lui dire que ça ne va pas, que je suis angoissé. Elle tente de me rassurer en disant que tout va bien se passer. Je sens qu’il est trop tard pour sortir de l’avion. Elle fait appel à un passager médecin qui vient s’installer à côté de moi. C’est ainsi que je fais la connaissance de Raymond ; un Réunionnais qui vient d’embarquer. Sa présence me fait du bien. Elle me rassure. Ma maladie a donc aussi affecté mon état psychique, qui est au plus bas. Raymond est un personnage d’une extrême gentillesse et d’une grande générosité. Il fait tout pour que je me sente mieux. Quand j’ai la force et l’envie de parler, il maintient le dialogue. Quand j’ai besoin de calme, il se tait. Je suis pris encore de deux crises de vertiges, moins violentes, qui me font transpirer un bon coup. Je lui demande de rester à mes côtés.  Très lentement, je reprends des forces, mais la fièvre réapparaît. Je n’ai toujours aucun appétit, mais me force à grignoter une pomme et un morceau de pain. Mon estomac a été attaqué, c’est sûr.

 

Enfin, nous atterrissons à Bangkok, après un voyage qui aura duré 12 heures interminables ; les plus longues heures de ma vie. Raymond m’accompagne jusqu’à la sortie de la douane, où nous retrouvons nos amies respectives J.

 

« Je te présente Raymond. Il m’a sauvé la vie. »

 

Voici les premiers mots que je dis à Ploy, après l’avoir serrée dans mes bras.

Je dis au revoir à Raymond, après qu’on a échangé nos coordonnées. « Tiens-moi au courant ! », me dit-il. « C’est peut-être le paludisme. »

 

Arrivé à la maison, je prends une douche chaude et vais vite me coucher, après avoir avalé un comprimé de Paracétamol. Le thermomètre annonce 38.2.

 

 

Samedi 24 mars 2007

 

Bonne nouvelle : je n’ai plus de fièvre, ce matin.

Mauvaise nouvelle : j’ai une diarrhée du diable. Mon corps tente de se débarrasser de ses intrus. Y arrivera-t-il ? Patience…

 

 

Dimanche 25 mars 2007

 

La fièvre n’est pas revenue, mais je perds toujours beaucoup d’eau et n’ai aucun appétit. Mon estomac est lourd et supporte très mal tout aliment. Les nausées sont présentes.

Si demain ça ne va pas mieux, je file à l’hosto.

 

 

Lundi 26 mars 2007

 

Mes intestins continuent de vidanger. Je deviens de plus en plus faible. Ca ne peut plus durer.

Ploy et moi sautons dans le taxi ; direction Bumrungrad Hospital.

Diagnostic du médecin : multi-infection bactérienne. Il me remet toute une ribambelle de médicaments. Je n’en prendrai qu’un : l’antibiotique.

Quelques heures après la première prise, je me sens déjà mieux. Ouf ! Je commence à voir le bout du tunnel.

 

 

Mardi 27 mars 2007

 

La dysenterie s’est arrêtée, mon estomac est plus léger et je retrouve de l’appétit.

Les bactéries ont fait leurs valises.

Je téléphone à Raymond pour lui donner de mes nouvelles et le rassurer.

Sacrées bébêtes ! Plus elles sont petites, plus elles sont féroces !

 

 

Mercredi 28 mars – Vendredi 13 avril 2007

 

Je souhaite inviter Raymond à dîner pour le remercier, mais n’arrive pas à le joindre. Non, Raymond ; je ne t’oublierai pas si facilement. Tu auras de mes nouvelles…

 

Ploy et moi profitons de chaque instant. Nous ne nous quittons pour ainsi dire pas. Il y a du retard J

 

Et voilà ! Il est déjà l’heure de repartir. Je quitte Ploy le jour de la nouvelle année thaïlandaise ; Songkran. Durant trois jours, les gens s’aspergent d’eau et se saupoudrent de talc dans les rues.

 

11.04.2007 - Songkran : Nouvel An thaïlandais. Bangkok. Thaïlande.

 

Difficile d’y échapper !

 

 

Samedi 14 avril 2007

 

Le retour s’est mieux passé que l’aller J… même si je n’ai dormi que deux heures durant ce vol de nuit. Une fois sorti de l’aéroport, je monte dans le premier taxi ; direction l’hôtel Le Glacier.

Ah ! Je suis content de retrouver mon biclou. Il n’a pas pris une ride, lui J.

 

 

Dimanche 15 avril 2007

 

Dernière journée à Tana passée à bichonner ma petite reine. Il faut qu’elle soit présentable pour son Grand Retour en Europe J.

 

 

Lundi 16 avril 2007

 

Retour à l’aéroport !

 

16.04.2007 - Prêt au départ ! Devant l'hôtel Le Glacier. Antananarivo.

 

Je commence à la connaître, cette route. Je m’engage sans complexe dans le flot des moteurs pétaradants, entre 4L et 2CV, que sont les taxis de la ville.

 

Après une petite heure d’exercice, j’arrive à Ivato. Je passe ma dernière nuit à Madagascar à l’Ivato Hôtel, situé à moins d’un kilomètre de l’aéroport ; endroit idéal lorsqu’un check-in est prévu à 4h45 le lendemain matin.

 

Ce pays me laisse nombre de beaux souvenirs en tête ; des paysages extraordinaires à la population douce, hospitalière et avenante.

Un petit regret, néanmoins : ne pas avoir croisé le regard d’un lémurien. Mais à la vue de l’ampleur de la déforestation sur la Grande Ile, je me dis qu’il doit devenir de plus en plus difficile de rencontrer l’emblème national en liberté.

Combien de temps libre leur reste-t-il avant de n’être plus que quelques spécimens confinés dans des parcs d’attraction ?...