Allemagne - 266km
Tracé rouge = vélo
Tracé vert = train
Le beau Danube bleu qui monte, qui monte,…
Dimanche 16 avril 2006
Michel m’accompagne avec son VTT jusqu’à la frontière allemande de Wiesholz en profitant de me faire visiter cette magnifique petite ville qu’est Stein Am Rhein.
Me voici lancé sur les routes allemandes. Je me rends vite compte que les règles de la circulation ne sont plus tout à fait les mêmes qu’en Suisse.
Premier changement : la vitesse. Les véhicules motorisés allemands roulent beaucoup plus vite qu’en Suisse – et pas seulement sur les autoroutes.
Ensuite, les panneaux indicateurs d’autoroutes ont une couleur et un schéma différents.
Je me suis donc retrouvé lancé sur une entrée d’autoroute à la sortie de Singen. Une voiture me klaxonne et je me rends compte que cette place n’est pas la mienne. Je fais demi-tour et roule donc en sens inverse afin de rejoindre un sentier qui mène sur une route secondaire. Je consulte ma carte et décide de m’engager sur une route nationale afin de ne pas trop zigzaguer. Me voilà engagé sur cette nationale avec des voitures qui me frôlent à plus de 100km/h et sans aucune possibilité de me rabattre sur le bas côté.
Après quelques kilomètres parcourus en serrant les dents, une voiture me klaxonne à nouveau et me fait un signe de la main et me montrant une petite route parallèle à la nationale. Je m’y rends au plus vite. Je comprends à présent que même les routes nationales allemandes ne sont pas faites pour les vélos. De temps à autre, des routes cyclables suivent ces nationales en slalomant un peu.
La route qui va d’Engen à Tuttlingen est splendide. Elle traverse de vastes forêts de sapins. Mais, la route ne cesse de monter pendant environ 15km, jusqu’à Emmingen qui pointe son nez à 800 mètres d’altitude.
J’attaque la route du Danube à Tuttlingen. Cette ville est le point de départ du Parc Naturel du Danube. Les fortes pluies de ces derniers temps ont inondés plusieurs parties de cette route, ce qui m’oblige à faire de grands détours vallonnés…
Je trouve une guesthouse en plein cœur du parc naturel, au bord de cette piste terreuse du Danube qui est superbe en cet endroit.
Lundi 17 avril 2006
C’est l’estomac bien rempli que j’attaque ma deuxième étape de la Route du Danube (Donau Radwanderweg). Il me faudra suivre une piste en terre pendant encore 35km avant de sortir du parc naturel. Je suis à nouveau sous la pluie avec un Danube qui n’en peut plus de déborder.
Il me faut quitter à plusieurs reprises la Route du Danube et rouler sur les routes nationales qui n’ont pas trop l’habitude de dépasser les vélos. J’ai les oreilles grandes ouvertes, attentives au bruit du prochain semi-remorque qui va débouler. J’entends que celui-ci arrive un peu vite. Je l’entends planter les freins. Je plonge aussitôt sur le bas côté. A chaque fois que l’un de ces bolides se rapproche, je me concentre au maximum pour ne pas faire le moindre écart, qui pourrait m’être fatal. Surtout durant les montées avec 130kg à tirer… La stabilité m’est difficilement maîtrisable.
Je plante la tente sous la pluie, dans un petit bois, fatigué par plus de 5 heures non stop d’effort physique et de concentration. J’ai à peine la force de me faire à manger.
Mardi 18 avril 2006
Après avoir passé près de 6 heures sur la selle le long du Danube, je trouve un petit coin de forêt pour poser ma tente, en essayant toujours d’être le plus discret possible, à l’abri des regards humains.
Dans ces forêts allemandes, un tas d’autres animaux vous entourent et vous observent. Ca se sent. J’ai même surpris une biche en train de me lorgner J
La nuit, un tas de bruits bizarres - pour un citadin comme moi – se font entendre. Une série de cris violents me réveille. Est-ce un hibou, un renard, un ours,… ?
Il s’en passe des choses la nuit.
Mercredi 19 avril 2006
Et encore un matin pluvieux. Le 8e en 12 jours de vélo… J’en ai marre. Marre de monter vers le nord et d’être sous la pluie. J’ai envie d’un changement rapide de climat. Je décide de prendre le train jusqu’à Budapest. Je monte à Gundelfingen, pour descendre à Vienne. Il est 22h et il n’y a plus de train pour Budapest avant demain matin. J’enfourche donc ma bicyclette et parcours la ville de long en large avant de trouver un logis à un prix abordable. Il m’aura fallu 1 heure et demie pour trouver une pension à 37 euros la nuit, au 2e étage d’un vieil immeuble sans ascenseur.
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