gen_2912.1.gif
Accueil Pourquoi ? Why ? Itinéraire Préparation Journal Album Pays Données Photo du mois ! Liens e-mail me

Journal 3 - du 20 au 24 avril 2006

Hongrie

Hongrie - 113km

Tracé rouge                  = vélo

Tracé vert                     = train

 

 

L’homme qui pédale plus vite que son ombre !

 

 

Jeudi 20 avril 2006  

 

J’arrive à Budapest vers 16h après avoir passé plus de 5 heures dans les wagons-vélos des trains régionaux. Ouf, le soleil est au rendez-vous !

Je traverse la ville à bicyclette dans un intense trafic pour rejoindre la très sympathique Back Pack Guesthouse.

 

 

Vendredi 21 avril 2006

 

1er jour depuis le départ avec 0km de vélo.

Jour de repos qui me permet aussi de mettre à jour mon journal.

 

Le dortoir n’est constitué quasiment que d’américains. Et en voilà deux autres qui débarquent vers 22h. Alors que moi, je m’apprête à me mettre sous les draps, ces deux bonshommes, eux (env. 25 ans), enfilent une belle paire de jeans, une chemise fashion et  se parfument généreusement. A les entendre, ils ont l’air surexcités à l’idée de « visiter » Budapest By Night…

Je suis réveillé au milieu de la nuit par une voix de fille qui m’a l’air en colère. Elle crie à réveiller tout le dortoir et la guesthouse. J’ouvre un œil depuis mon premier étage du lit et je la vois en face de moi, furieuse, blatérant en hongrois et remuant tous les lits (sauf le mien). Je comprends vite, à la voir, qu’il s’agit d’une prostituée qui a dû avoir un « malentendu » financier avec l’un de mes colocataires américains.

 

Dans le style, mais avec l'air très fâchée...

 

Inutile de préciser que l’américain en question est des plus gênés face à cette situation et ne sait comment s’y prendre pour calmer cette demoiselle légèrement vêtue.

Il aura fallu 30 minutes et l’intervention du manager de la guesthouse pour mettre la Sexy Lady dehors.

 

 

Samedi 22 avril 2006

 

Check-out vers 10h et départ pour le sud de la Hongrie.

Avant de quitter Budapest, je contrôle la pression de mes pneus dans une station essence et en profite pour faire le plein de ma bouteille de réchaud.

 

Je pédale en direction de Kecskemét. La nationale 5 est une ligne droite pendant environ 100km, plate comme la Hollande. A plusieurs reprises, je vois des panneaux d’interdiction de circuler à vélo sur cette route. Mais, aujourd’hui, j’ai envie d’aller vite et loin, alors je les ignore simplement. Il faut dire aussi que je me sens beaucoup plus à l’aise sur les routes hongroises que sur les routes allemandes. Le trafic est nettement moins dense et les gens roulent beaucoup moins vite. La chaussée, qui n’est pas en très bon état, ne me gêne finalement que peu.

 

Après une vingtaine de kilomètres parcourus, j’aperçois une fille assise à un arrêt de bus isolé. Elle me regarde passer avec insistance. Je continue ma route et voilà que quelque 5km plus loin, je passe devant la même fille assise à un autre arrêt de bus. Ma première impression de routard se confirme : il s’agit bien d’une prostituée.

Au fil des kilomètres, je commence à m’apercevoir plus clairement du manège qui est en train de tourner autour de moi. Une limousine blanche me dépasse, puis me croise quelques kilomètres plus loin, puis me re-dépasse, avec, au volant, un homme qui doit certainement être le maquereau. Il passe son temps à déplacer et replacer son cheptel à des endroits stratégiques. Je croiserai encore plusieurs autres filles au bord de la route qui mène à Kecskemét. Des filles avec des jupes…ma fois…très courtes…et des sourires – je dirais – invitants… Et bien, figurez-vous que pas une n’a réussi à m’avoir. Si, une. Une pancarte à l’entrée de Kecskemét indiquant un supermarché Tesco. Oui, c’est Tesco qui a réussi à m’arrêter au kilomètre 90. Histoire de me désaltérer et me mettre au frais.

 

J’ai bien avancé, je suis fatigué, mais je veux aller plus loin. Je décide donc de prendre le train à Kecskemét pour Szeged, au sud-est  de la Hongrie, proche de la frontière roumaine où je devrai me rendre bientôt.

J’arrive à Szeged de nuit et me dirige droit vers l’hôtel le moins cher indiqué par le Lonely Planet.

Szeged est une super jolie petite ville d’étudiants, avec sa grande zone piétonne au centre qui est remplie de jeunes en ce samedi soir.

 

 

Dimanche 23  -  lundi 24 avril 2006

 

En 24 heures, je vais passer de la Hongrie à la Turquie avec 15 heures de train, 2 heures d’avion et une nuit blanche dans les dents.

 

Je commence à être le spécialiste du vélo embarqué. J

Alors qu’en Hongrie l’on trouve encore des trains avec wagons-vélos, en Roumanie, c’est une toute autre histoire. Ces wagons n’existent pas. C’est au bon vouloir du contrôleur.

Sur le trajet Szeged (Hongrie)-Békéscsaba (Hongrie)-Arad (Roumanie), le contrôleur roumain m’a demandé de lui payer le ticket du vélo, alors que je l’avais déjà payé au contrôleur hongrois et qu’il avait ma quittance sous ses yeux. J’ai refusé et il n’a pas insisté. Tentative d’arnaque.

Par contre, sur le trajet Arad-Bucharest qui a duré près de 12 heures pour 599km, le contrôleur, non seulement n’a rien dit pour le vélo, mais en plus il n’a pas réclamé un leu (centime). Il a tout simplement été adorable avec moi en me proposant même de mettre le vélo dans mon compartiment, pour plus de sécurité.

Pour info, Arad-Bucharest (599km – 12 heures) m’a coûté RON 56.90, soit environ 12 euros.

 

Je ne suis pas encore sorti de la gare de Bucharest qu’un chauffeur de taxi « amateur » me propose une course. Je dis OK. Et voilà le vélo attaché à la galerie, avec mes sacoches remplissant totalement le coffre arrière de sa minuscule vieille Skoda rouge – direction Bucharest International Airport !

L’homme qui pédale plus vite que son ombre achète un ticket pour Bangkok à l’aéroport et le matin même, le vélo est emballé sous cellophane et prêt pour le check-in.

 

Genève-Bangkok en 17 jours avec moins de 800 kilomètres au compteur. Vous pouvez faire mieux ? J     

 

Ce changement de programme mérite-t-il quelques explications ? Sans doute.

 

Le samedi 8 avril 2006 - jour du départ - ma séparation d’avec ma femme, Ploy, fut assez brutale. On se dit au revoir en 2 minutes et hop, je disparais...et pour très longtemps.

Même si nous étions préparés psychologiquement à ce départ, Ploy en a souffert et moi aussi. Quelque deux semaines après mes premiers coups de pédales, Ploy me demande de venir la voir.

 

C’est ainsi que je me retrouve à l’aéroport de Bucharest, avec le vélo dans la soute.

Pour le bien du couple, ce compromis est nécessaire.

 

Et je me réjouis de la revoir J

 

Mais, l’aventure ne s’arrête pas là…