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Journal 9 - du 10 au 14 novembre 2006

Singapour

Singapour - 31km

 

Escale sur l’île de Lee Kuan Yew  

 

 

Vendredi 10 novembre 2006

 

Le policier de Johor Bahru m’a conseillé de ne pas traverser la frontière avant 10h du matin, en raison du trafic. Je m’accorde donc, ce matin, une grasse matinée et larve dans mon lit défraîchi jusqu’à 8h30.

 

J’arrive, comme prévu, à l’immigration malaisienne vers 10h. La circulation y est dense et les motos me dépassent en masse par la gauche et la droite. Les Malaisiens frontaliers sont pressés d’aller travailler.

Emporté par la vague de véhicules, je suis passé à côté du guichet sans m’en apercevoir et suis contraint de faire demi-tour à pied sur 50 mètres, afin de recevoir mon tampon de sortie.

 

La chaussée surélevée qui relie la péninsule malaisienne à l’île de Singapour est une large avenue à trois voies rapides dans chaque sens s’étirant sur plus d’un kilomètre. Une voie spéciale est réservée aux deux roues.

 

10.11.2006 - Au loin, la Malaisie. Je suis bientôt à Singapour.

 

En m’approchant de la frontière singapourienne, je constate que je ne suis pas seul. Effectivement, des centaines de motocyclettes sont agglutinées dans l’attente de passer le check point.

 

10.11.2006 - Voie 2 roues. Douane de Singapour.

 

Mama Mia ! Je ne suis pas sorti de l’auberge. Et dire que je suis hors des heures de pointe… Si je reste collé à cette masse de bécanes, j’en ai pour une heure d’attente, au bas mot. Je décide, donc, de jouer les vilains garçons et tente de rejoindre les files de voitures. Les barrières séparant l’allée 2 roues de celle des autos m’obligent à rebrousser chemin sur une centaine de mètres. Evidemment, je suis cueilli à la jonction par deux garde-frontières singapouriens. Ils refusent, en premier lieu, de me laisser rejoindre le flot des quatre roues. Finalement, je réussis à les amadouer en jouant sur le tableau insolite du cyclo-voyageur européen au long cours J. Je rejoins, ainsi, l’une des nombreuses files de bagnoles que je remonte sans gène et ne tarde pas à arriver devant le guichet. L’officier, très sympathique, me prête son stylo et me demande de me mettre sur le bas-côté et de remplir le formulaire d’arrivée.

Voilà ! C’est fait. Je peux retourner au guichet pour obtenir mon tampon d’entrée.

Avant de me remettre en selle, je tente de prendre une photo des files de véhicules, mais je suis rapidement stoppé par un douanier qui m’annonce que c’est interdit. Soit.

Cette douane est immense. Il doit y avoir une cinquantaine de guichets pour les quatre roues, plus une voie spéciale pour les deux roues. Tous les véhicules sont arrêtés et chaque individu est contrôlé, tant du côté motos que du côté 4 roues.

En ce qui concerne les 2 roues : la douane doit se traverser à pied en poussant sa moto (pas vu de vélo…) avec caisse et selle ouverte. Heureusement pour moi, l’agent ne me demande pas d’ouvrir mes sacoches. Ouf ! Je peux y aller.

Mais à la sortie de la douane, je suis bloqué par un fonctionnaire, walkie-talkie à la main, qui me dit avoir été signalé de mon intention de prendre des photos…

Je lui réponds franchement que l’intention était bien là, mais que j’ai été stoppé avant d’enclencher l’appareil. Ma réponse lui convient et il me laisse entrer. Ouf ! Me voici libre sur territoire singapourien !

Difficile de passer entre les mailles du filet, ici ; les contrôles sont sérieux et systématiques, même si ceux-ci doivent engendrer des files d’attente interminables.

 

La route change radicalement d’aspect, dans ce pays ; pas un mégot, pas un bout de papier qui traîne ; le trafic est étonnement léger et les avenues, bien que dépourvues de bande cyclable, sont larges et bien signalées. Je suis aussi surpris par la quantité d’espaces verts ; mes 20 premiers kilomètres vers le sud traversent une forêt luxuriante (Woodlands/Bukit Timah).

 

Avant de rejoindre le quartier routard de Chinatown, je fais un crochet par la fameuse Orchard Road - les Champs-Elysées de Singapour – où se regroupent les plus grandes chaînes d’hôtels, ainsi que les Mammoth Size centres commerciaux.

 

10.11.2006 - Arrivée sur Orchard Rd. Singapour.

 

Voici le quartier chinois. Traveller’s Rest Stop. J’y suis.

 

30km pour traverser le pays du nord au sud. Oui, ce micro-état situé à 136km au nord de l’équateur est bien plus petit que la Chine J.  

 

 

Samedi 11 – Mardi 14 novembre 2006

 

Lee Kuan Yew, ça vous dit quelque chose ? Probablement pas, si vous n’avez jamais mis les pieds à Singapour.

Non, ces mots ne signifient pas « appétit vorace » en mandarin. Quoique…

Lee Kuan Yew n’est autre que le nom de l’ancien premier ministre de Singapour, qui est resté au pouvoir durant plus de 30 ans, soit de 1959 à 1990. Si Singapour est devenu, aujourd’hui, l’un des états les plus prospères et les plus sûrs de la planète, c’est en grande partie grâce à l’ambitieux programme d’industrialisation, ainsi qu’à la stricte régulation du comportement social  et de l’identité mis en place et développés par Lee durant son règne.

Aujourd’hui, c’est son fils, Lee Hsien Loong, qui a le Top Job. Certaines règles sévères que Papa avait mises sur pied se sont assouplies ; les chewing-gums ne sont plus interdits, la prostitution est devenue autorisée, certains bars et centres commerciaux sont ouverts 24/24, l’alcool est moins taxé et un casino devrait bientôt voir le jour.

 

Durant ces quatre jours, je passe le plus clair de mon temps les yeux plantés dans l’ordinateur portable que m’a gentiment prêté le patron de la pension. Dormir, me remplir l’estomac et mettre à jour le site ; voilà mes occupations ! Il faut dire que mon budget ne me permet pas trop d’autres excentricités dans cette ville où le coût de la vie est fichtrement élevé.

 

Ca y est ! Le site est à jour. Je peux continuer ma route.